Wall Street : record pour le Nasdaq, déclin pour le Dow Jones
En ordre dispersé avant la baisse des taux

Wall Street hésite ce vendredi en début de séance, le Nasdaq inscrivant un énième record sur les 22.000 pts, tandis que le DJIA cède aux prises de bénéfices. Le S&P 500 se stabilise à 6.590 pts (+0,04%), contre un gain de 0,41% sur l'indice composite riche en valeurs technologiques à 22.135 pts et une baisse de 0,38% pour le Dow Jones à 45.932 pts, et ce à cinq jours désormais du verdict monétaire de la Fed - qui devrait baisser ses taux d'un quart de point. Les opérateurs ont pris connaissance hier de chiffres sans grande surprise des prix à la consommation, mais aussi d'inscriptions au chômage en vive hausse - nouveau signe de faiblesse du marché du travail. De quoi alimenter la thèse d'un net assouplissement monétaire d'ici la fin de l'année. L'indice de confiance de l'Université du Michigan annoncé ce jour déçoit quant à lui.
La cote américaine a amplement profité ces dernières semaines de l'anticipation d'un assouplissement monétaire, du fait en particulier des données confirmant la faiblesse du marché américain du travail. Selon l'outil CME FedWatch, la probabilité d'un assouplissement monétaire d'un quart de point le 17 septembre, à l'issue de la prochaine réunion monétaire, se situe à 92,5%, contre 7,5% pour la probabilité d'un assouplissement de 50 points de base. D'après le même outil, la Fed pourrait baisser ses taux de trois quarts de point (probabilité de 75,2%) d'ici la fin de l'année, ce qui les ramènerait entre 3,50 et 3,75%. Un scénario qui convainc désormais les plus sceptiques, y compris Morgan Stanley qui prévoit trois baisses d'un quart de point lors des trois prochains meetings, contre deux assouplissements auparavant attendus en septembre et décembre.
Sur le front commercial, la Cour suprême américaine a indiqué qu'elle examinerait rapidement la contestation judiciaire des droits de douane imposés par Donald Trump, prévoyant une résolution dès l'automne. Dans une ordonnance rendue en début de semaine, la Cour suprême a donc précisé que l'affaire serait soumise à des plaidoiries début novembre, ce qui pourrait permettre une résolution bien plus rapide que d'ordinaire. Le secrétaire américain au Trésor, Scott Bessent, avait prévenu que les États-Unis devraient rembourser environ la moitié des recettes douanières perçues si la Cour suprême jugeait que Trump avait outrepassé ses pouvoirs, comme l'affirme une cour d'appel fédérale. Trump a pour sa part suggéré que les États-Unis pourraient être contraints dans une telle hypothèse de démanteler les accords commerciaux existants, notamment avec l'UE, le Japon et la Corée du Sud. Il compte cependant sur la majorité conservatrice de la Cour suprême pour maintenir sa politique commerciale, ce qui préserverait les accords.
Les droits de douane concernés sont les fameux tarifs réciproques spécifiques à chaque pays, qui vont de 10 à 50%. Trump a invoqué une loi de 1977 (International Emergency Economic Powers Act) pour justifier l'imposition de ces droits. La cour d'appel a autorisé le maintien des tarifs pendant que l'affaire suit son cours...
Dans l'actualité économique américaine, l'indice américain des prix à la production du mois d'août 2025 publié avant-hier s'est affiché en repli de 0,1% d'un mois sur l'autre et en hausse de 2,6% en glissement annuel, tandis que le consensus se situait à +0,3% par rapport à juillet et +3,3% sur un an. Hors alimentaire et énergie, le 'PPI' a régressé également de manière inattendue, de 0,1% par rapport à juillet, alors que le consensus était de +0,3%... Hier, l'indice des prix à la consommation aux USA pour le mois d'août 2025 s'est affiché en hausse de 0,4% d'un mois sur l'autre contre 0,3% de consensus. Sur un an, sa hausse ressort à 2,9% comme prévu. Hors alimentaire et énergie, l'IPC est en ligne avec les anticipations des économistes, en progression de 0,3% d'un mois sur l'autre et de 3,1% sur un an. Le salaire horaire moyen final d'août a augmenté de 0,3% d'un mois sur l'autre et 3,7% sur un an.
Par ailleurs, les inscriptions hebdomadaires au chômage pour la semaine close le 6 septembre se sont établies au nombre de 263.000 contre 231.000 de consensus FactSet et 236.000 une semaine auparavant. Elles ressortent au plus haut niveau depuis octobre 2021.
Le déficit budgétaire américain du mois d'août annoncé hier soir s'est affiché à 344,8 milliards de dollars, bien plus important que prévu malgré les recettes accrues des droits de douane.
L'indice préliminaire du sentiment des consommateurs américains pour le mois de septembre 2025 s'est affiché ce jour à 55,4, très loin du consensus qui était d'environ 59,3 selon FactSet. Un indice dont la précédente lecture se situait à 58,2%. Par ailleurs, l'indicateur des anticipations d'inflation pour l'année à venir demeure au haut niveau de 4,8%.
Concernant les entreprises cotées à Wall Street, Adobe et RH ont publié leurs comptes hier soir après la clôture.
Sur le Nymex, le baril de brut WTI prend 1,5% à 63,3$. L'once d'or fin avance de 0,4% à 3.649$. L'indice dollar avance de 0,1% face à un panier de devises de référence. Le bitcoin se maintient vers les 115.000$.
Les valeurs
Tesla gagne 6% supplémentaires ce jour à l'approche de ses records, malgré de piètres ventes automobiles sur la période récente. Elon Musk tente peut-être de détourner Tesla des véhicules électriques au profit des robots humanoïdes, note aujourd'hui Bloomberg, qui ajoute que "pour les investisseurs sceptiques, la stagnation de ses ventes et sa valorisation boursière exorbitante, qui laissent peu de place à l'erreur, sont indéniables". Désireux de transformer le constructeur automobile en géant de l'intelligence artificielle, Musk a déclaré plus tôt ce mois-ci sur sa plateforme de médias sociaux X qu'environ "80% de la valeur de Tesla proviendra d'Optimus", son robot humanoïde dote d'IA. Bloomberg note qu'à l'heure actuelle, les bénéfices de Tesla devraient chuter de près de 30% en 2025, tandis que son activité de robotaxi est encore loin d'être rentable et fait face à une concurrence féroce, notamment de Waymo, filiale d'Alphabet.
Bloomberg ajoute que le dossier est estimé à environ 155 fois les bénéfices des 12 prochains mois, soit à peu près le même niveau que lors de la frénésie technologique de 2021, année où la capitalisation boursière de Tesla avait franchi pour la première fois les 1.000 milliards de dollars, portée par l'optimisme suscité par la généralisation des véhicules électriques. Cette valorisation "fait de Tesla de loin l'action la plus chère des 'Magnificent Seven'", insiste Bloomberg, qui note que la deuxième entreprise au PER le plus élevé dans les 'Mag 7' est Nvidia, qui vaut 31 fois les bénéfices prévisionnels...
Adobe (stable). Le groupe software californien connu pour ses produits Acrobat, InDesign, Photoshop ou Flash, a battu le consensus sur le trimestre clos, réalisant un bénéfice ajusté par action de 5,31$ contre 4,65$ un an plus tôt, pour des revenus de près de 6 milliards de dollars à comparer aux 5,4 milliards de dollars de la période correspondante de l'an passé. Ainsi, le groupe affiche une croissance de 11% en glissement annuel et 10% à devises constantes. Le bénéfice opérationnel ajusté a été de 2,77 milliards et le bénéfice net ajusté de 2,25 milliards de dollars. Pour l'exercice 2025, les revenus sont anticipés entre 23,65 et 23,70 milliards de dollars, tandis que le bénéfice ajusté par action est attendu entre 20,80 et 20,85$. Ainsi, le groupe relève ses prévisions de revenus et bpa, alors qu'il exécute sa stratégie de croissance.
RH (-1%). Pour le deuxième trimestre, le groupe californien précédemment connu sous le nom de Restoration Hardware a dégagé un bénéfice ajusté par action de 2,93$ ratant complètement le consensus, qui se situait à 3,2$. Un an plus tôt, ce bpa ajusté se situait à 1,69$. Les revenus trimestriels ont totalisé 899 millions de dollars (+8,4%), légèrement inférieurs au consensus, contre 830 millions de dollars pour la période correspondante de l'année antérieure. Le bénéfice net atteint 52 millions de dollars. La marge opérationnelle ajustée se situe à 15,1% et la marge d'Ebitda ajusté ressort à 20,6%. L'incertitude autour des tarifs douaniers contraint par ailleurs le groupe à abaisser ses prévisions. La chaîne américaine d'ameublement haut de gamme envisage une croissance des revenus de 9 à 11% sur l'exercice, une marge opérationnelle ajustée allant de 13 à 14% et une marge d'Ebitda ajusté de 19 à 20%.
Microsoft (+1,5%). La Commission européenne a annoncé aujourd'hui avoir accepté les engagements proposés par le géant software de Redmond pour répondre aux préoccupations de concurrence concernant la plateforme Teams de conversations instantanées et appels - dissociée d'Office il y a deux ans. Les régulateurs de l'UE avaient conclu auparavant, à l'occasion d'une enquête ouverte en 2023, que Microsoft avait accordé à Teams un avantage concurrentiel indu et restreint la concurrence sur le marché des produits de communication et collaboration basés sur le cloud en regroupant ses applications de productivité, rappelle l'agence Reuters.
Microsoft et OpenAI ont annoncé par ailleurs un accord non contraignant portant sur de nouvelles conditions de partenariat qui permettraient à OpenAI de procéder à sa restructuration en société à but lucratif. Cela marque selon Reuters une avancée dans les longues discussions entre OpenAI et Microsoft, alors que la startup à l'origine de ChatGPT cherche à lever des capitaux dans le cadre d'une structure de gouvernance plus commune et, à terme, à entrer en bourse pour financer le développement de l'IA. Microsoft a investi 1 milliard de dollars dans OpenAI en 2019, puis 10 milliards de dollars supplémentaires début 2023, précise Reuters, ajoutant qu'en vertu de leur précédent accord, Microsoft disposait des droits exclusifs de vente des outils logiciels d'OpenAI via sa plateforme de cloud computing Azure et d'un accès privilégié à la technologie de la startup.
Microsoft a réduit son emprise cette année pour permettre à OpenAI de poursuivre son propre projet de centre de données, Stargate, notamment en signant des contrats à long terme d'une valeur de 300 milliards de dollars avec Oracle, ainsi qu'un autre accord cloud avec Google, explique encore l'agence... OpenAI a déclaré qu'en vertu des conditions actuelles, sa branche non lucrative recevrait plus de 100 milliards de dollars, soit environ 20% des 500 milliards de dollars qu'elle vise sur les marchés privés, ce qui en ferait l'une des organisations à but non lucratif les mieux financées, selon une note de Bret Taylor, président de l'actuel conseil d'administration d'OpenAI, relayée par Reuters. Les entreprises n'ont pas révélé la part d'OpenAI que Microsoft détiendrait, ni si Microsoft conserverait un accès exclusif aux derniers modèles et technologies d'OpenAI.
Nvidia (+0,6%) relâcherait ses efforts dans le cloud pour concurrencer AWS, d'après 'The Information', qui indique que le groupe de Jensen Huang aurait donc réduit ses efforts pour attirer les entreprises vers le service cloud baptisé 'DGX Cloud'. The Information cite à ce sujet une personne ayant une connaissance directe du sujet.
Amazon (stable) / Alphabet (-0,2%). La Commission fédérale du commerce des États-Unis (FTC) enquête pour déterminer si Amazon et Google (Alphabet) ont induit en erreur les annonceurs qui placent des publicités sur leurs sites web, a déclaré une source proche du dossier citée par Bloomberg ce vendredi. L'enquête, menée par l'unité de protection des consommateurs de la FTC, viserait à déterminer si Amazon et Alphabet ont correctement divulgué les conditions et les tarifs des publicités.
Boeing (-1,6%). Le sort de la grève qui paralyse depuis plus d'un mois les usines de Boeing dans la région de St. Louis, dans le Missouri, est entre les mains des salariés. Les membres du syndicat International Association of Machinists and Aerospace Workers (IAM) doivent se prononcer ce vendredi sur un nouvel accord proposé par la branche défense et espace du constructeur aéronautique américain. En cas de ratification, les ouvriers reprendront le travail dès lundi soir, et la production devrait revenir à la normale dans la semaine qui suivra.
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