Wall Street enchaîne les records en attendant la baisse des taux !
Après de nouveaux chiffres préoccupants de l'emploi et un indice des prix à la consommation proche des attentes...

La place américaine a accéléré jeudi pour battre de nouveaux records en clôture, le S&P 500 s'accordant 0,85% à 6.587 pts, tandis que le Nasdaq s'est adjugé 0,72% à 22.043 pts. Le Dow Jones qui était resté en dehors du mouvement de hausse mercredi a cette fois grimpé de 1,36% à 46.108 pts ! Les opérateurs ont pris connaissance de chiffres sans grande surprise des prix à la consommation, mais aussi d'inscriptions au chômage en vive hausse - nouveau signe de faiblesse du marché du travail. De quoi alimenter la thèse d'un net assouplissement monétaire rapide et plus appuyé que prévu... Mercredi, les marchés avaient déjà salué un rapport rassurant sur les prix à la production et de très solides prévisions d'Oracle relançant le secteur de l'IA. Les investisseurs ont finalement dépassé leurs craintes géopolitiques du moment, alors que la Pologne a déployé ses défenses aériennes face à l'incursion de drones russes dans son espace aérien à la suite d'une attaque observée dans l'ouest de l'Ukraine. Le Premier ministre polonais Donald Tusk a affirmé que l'espace aérien du pays avait été violé à plusieurs reprises par des drones russes, dont certains ont été abattus. Il évoque "une provocation de grande échelle". Une situation qui pourrait aussi aggraver les sanctions contre la Russie...
La cote américaine demeure donc largement soutenue par les espoirs de baisse de taux, alimentés par des données confirmant la faiblesse du marché américain du travail. Les derniers chiffres mensuels de l'emploi publiés vendredi pour le mois d'août avaient aussi préoccupé (seulement 22.000 créations de postes). Selon l'outil CME FedWatch, la probabilité d'un assouplissement monétaire d'un quart de point le 17 septembre, à l'issue de la prochaine réunion monétaire, se situe à 89% environ, contre 11% pour la probabilité d'un assouplissement de 50 points de base. D'après le même outil, la Fed pourrait baisser ses taux de trois quarts de point (probabilité de 77,5%) d'ici la fin de l'année, ce qui les ramènerait entre 3,50 et 3,75%.
Les révisions concernant le marché américain du travail vont donc aussi dans le sens d'une grande faiblesse : L'économie américaine employait 911.000 personnes de moins que prévu en mars 2025, montrant un marché du travail en déclin bien avant cet été. Les données couvrent la période de mars 2024 à mars 2025 et réduisent la moyenne mensuelle des créations d'emplois observée durant cette période (soit environ les dix derniers mois de la présidence de Joe Biden et les deux premiers de celle de Trump), la faisant passer d'une moyenne mensuelle de 147.000 à... environ 71.000 !
Sur le front commercial, la Cour suprême américaine a indiqué qu'elle examinerait rapidement la contestation judiciaire des droits de douane imposés par Donald Trump, prévoyant une résolution dès l'automne...
Dans l'actualité économique américaine, l'indice américain des prix à la production du mois d'août 2025 publié mercredi s'est donc affiché en repli de 0,1% d'un mois sur l'autre et en hausse de 2,6% en glissement annuel, tandis que le consensus se situait à +0,3% par rapport à juillet et +3,3% sur un an. Hors alimentaire et énergie, le 'PPI' a régressé également de manière inattendue, de 0,1% par rapport à juillet, alors que le consensus était de +0,3%. Rebondissant sur cette 'stat', Donald Trump a réitéré hier son appel au président de la Fed Jerome Powell pour qu'il baisse les taux de manière vigoureuse. "À la une : Pas d'inflation !!! 'Too Late' doit baisser les taux, et de manière spectaculaire, immédiatement. Powell est un désastre total qui n'a pas la moindre idée !!!", a déclaré Trump dans un message sur son réseau Truth Social.
L'indice des prix à la consommation aux USA pour le mois d'août 2025 s'est affiché en hausse de 0,4% d'un mois sur l'autre contre 0,3% de consensus. Sur un an, sa hausse ressort à 2,9% comme prévu. Hors alimentaire et énergie, l'IPC est en ligne avec les anticipations des économistes, en progression de 0,3% d'un mois sur l'autre et de 3,1% sur un an. Le salaire horaire moyen final d'août a augmenté de 0,3% d'un mois sur l'autre et 3,7% sur un an.
Par ailleurs, les inscriptions hebdomadaires au chômage pour la semaine close le 6 septembre, qui viennent aussi d'être publiées, se sont établies au nombre de 263.000 contre 231.000 de consensus FactSet et 236.000 une semaine auparavant. Elles ressortent au plus haut niveau depuis octobre 2021.
L'indice préliminaire du sentiment des consommateurs américains de l'Université du Michigan pour septembre sera dévoilé vendredi à 16h (consensus 59,3).
Sur le Nymex, le baril de brut WTI reperd 2% à moins de 62$. L'once d'or fin reste ferme à 3.650$. L'indice dollar régresse de 0,2% face à un panier de devises de référence. Le bitcoin se redresse sur les 115.000$.
Les valeurs
Oracle (-6,2%) subit des prises de profits après s'être envolé la veille de... 36% à Wall Street, dépassant les 900 milliards de dollars de capitalisation. Un rallye impressionnant suivi de prises de profits appuyées ce jour, d'autant que pour le trimestre clos, le groupe de Larry Ellison a raté le consensus avec un bénéfice ajusté par action de 1,47$ et des revenus de 14,93 milliards de dollars. En fait, les marchés ont été ébahis par les prévisions du management. La directrice générale Safra Catz a indiqué que le groupe avait signé quatre contrats de plusieurs milliards de dollars avec trois différents clients durant le trimestre, permettant au groupe d'ambitionner des revenus d'infrastructure cloud en très forte augmentation de 77% à 18 milliards de dollars sur l'exercice, puis une progression à 32, 73, 114 et 144 milliards de dollars au cours des quatre années suivantes ! Le backlog de "RPO", qui représente les revenus contractuels provenant de produits ou services qui n'ont pas encore été livrés et qui n'ont donc pas été reconnus comme des revenus, atteint... 455 milliards de dollars, en croissance de... 359% ! Des chiffres à peine croyables qui proviendraient en fait essentiellement d'un seul très gros client. OpenAI, la startup à l'origine de ChatGPT, aurait ainsi signé un contrat avec Oracle... pour l'achat de 300 milliards de dollars de puissance de calcul sur environ cinq ans, selon des sources proches du dossier citées par le Wall Street Journal. Cet engagement colossal dépasse largement le chiffre d'affaires actuel de la startup. 'The Information' estimait fin juillet qu'OpenAI avait atteint 12 milliards de dollars de revenus annualisés et que le groupe aurait pratiquement doublé ses revenus sur les sept premiers mois de l'année, mais ajoutait que la jeune pousse soutenue par Microsoft avait augmenté à près de 8 milliards de dollars son estimation de consommation de cash pour 2025... L'accord présumé conclu entre OpenAI et Oracle serait "l'un des plus importants contrats cloud jamais signés, témoignant de l'augmentation des dépenses consacrées aux centres de données d'IA, malgré les craintes croissantes d'une éventuelle bulle spéculative", ajoute le WSJ.
Kroger (+0,3%), la chaîne américaine de grande distribution a publié pour son deuxième trimestre fiscal des ventes comparables hors essence en croissance de 3,4%, pour un bénéfice opérationnel de 863 millions de dollars et un bénéfice par action de 91 cents. Le bénéfice ajusté par action s'est établi à 1,04$, contre 1$ de consensus. Les revenus ont été de 33,9 milliards contre 34,1 milliards de dollars de consensus. Le groupe envisage désormais un bénéfice annuel par action allant de 4,70 à 4,80$, contre 4,78$ de consensus. Le groupe, tablant sur la résilience de l'économie, prévoit sur l'exercice des ventes comparables en hausse de 2,7 à 3,4%, contre une fourchette antérieure de 2,25 à 3,25%. Le bénéfice opérationnel est anticipé en haut de fourchette entre 4,8 et 4,9 milliards de dollars.
Alibaba (+8%), le géant chinois du e-commerce coté à Wall Street a annoncé son intention de lever 3,2 milliards de dollars par l'émission d'une obligation convertible à coupon zéro, le but étant de financer son expansion internationale et de renforcer son activité cloud. Le groupe utilisera près de 80% du produit de l'émission pour étendre ses centres de données, moderniser ses technologies et améliorer ses services afin de répondre à la demande de solutions cloud, indique l'agence Reuters. Le reste sera investi dans le renforcement de sa présence sur le marché et l'amélioration de l'efficacité de ses activités de e-commerce. Alibaba émettra l'obligation avec une prime de conversion de 27,5 à 32,5% par rapport au cours de son action cotée aux États-Unis, selon une fiche technique consultée par Reuters. L'obligation arrivera à échéance le 15 septembre 2032 et sera convertie en actions cotées aux États-Unis, indique encore l'agence.
Klarna (-6,7%) après s'être adjugé 14,5% à l'issue de sa première séance à Wall Street. La fintech suédoise a fait son entrée en bourse sur le Nyse, après une levée de fonds de 1,37 milliard de dollars dans le cadre de l'IPO. Le groupe et certains investisseurs ont cédé 34,3 millions de titres (5 millions pour Klarna et 29,3 millions pour les dirigeants et des entités liées à Sequoia ou à la firme Heartland du milliardaire danois Anders Holch Povlsen) à un prix unitaire de 40$, au-dessus de la fourchette indicative qui allait de 35 à 37$. Le dossier est valorisé déjà plus de 17 milliards de dollars. Cela reste loin cependant du pic de valorisation de 2021 avec un tour de table qui faisait ressortir une valeur de 45,6 milliards de dollars, avant la poussée d'inflation outre-Atlantique et la remontée des taux.
Du côté des 'Mag 7', Nvidia est stable, Apple reprend 1,4% et Microsoft avance de 6%. Amazon cède 0,1%, tout comme Meta. Alphabet reprend 0,8% et Tesla se distingue en hausse de 7,5%. Ailleurs sur le segment technologique, Micron accélère et bondit de 7,5%...
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