Wall Street : Uber et 'McDo' grimpent, AMD et Disney souffrent
Les indices en modeste hausse

Wall Street s'affiche en timide hausse avant bourse ce mercredi, malgré l'incertitude économique, et alors que l'actualité commerciale concentre toujours l'attention. Le S&P 500 prend 0,2%, le Dow Jones 0,3% et le Nasdaq 0,1%. Sur le Nymex, le baril de brut WTI gagne 1,3% à 66$. L'once d'or fin perd 0,5% à 3.365$. L'indice dollar cède 0,2% face à un panier de devises. Sur les marchés obligataires, le rendement du T-Bond à 10 ans s'affiche à 4,23%.
La probabilité d'un assouplissement monétaire d'un quart de point en septembre est remontée très significativement depuis vendredi, suite aux chiffres décevants de l'emploi, à 87% désormais selon l'outil CME FedWatch. L'ISM des services annoncé hier a aussi accentué les craintes de ralentissement économiques. Trump n'a pas du tout apprécié les révisions du rapport sur l'emploi, jugeant ce rapport truqué. "La directrice du Bureau des statistiques du travail a fait la même chose juste avant l'élection présidentielle, en annonçant une hausse record des chiffres de l'emploi. J'ai quand même remporté l'élection, et elle a réajusté les chiffres à la baisse, qualifiant cela d'erreur, avec près d'un million d'emplois. Une arnaque ! Elle a récidivé, avec une autre 'correction' massive, et s'est fait LICENCIER ! Elle a commis les plus grosses erreurs de calcul depuis plus de 50 ans", a donc expliqué Trump sur Truth Social. "Le rapport sur l'emploi de la semaine dernière était truqué, tout comme les chiffres précédant l'élection présidentielle. C'est pourquoi, dans les deux cas, des révisions massives, record, ont été apportées en faveur des Démocrates de gauche radicale. Ces ajustements importants visaient à masquer et à niveler les faux chiffres politiques, inventés pour faire passer un grand succès républicain pour moins brillant ! Je vais choisir un remplaçant exceptionnel".
Le président américain a été critiqué pour ses attaques contre la Fed et pour avoir limogé Erika McEntarfer du Département au Travail, des mesures qui pourraient être perçues comme fragilisant des institutions supposées indépendantes. En ce qui concerne la Fed, Trump, qui ne cesse de tacler Jerome Powell, a déclaré avoir quelques personnes en tête pour le poste laissé vacant après l'annonce vendredi par Adriana Kugler de son départ du conseil des gouverneurs - alors que son mandat n'expirait qu'en janvier. Son départ offre à Trump l'occasion de nommer un gouverneur plus proche de sa préférence pour des taux d'intérêt plus bas, alors que deux autres gouverneurs, Christopher Waller et Michelle Bowman, viennent déjà de basculer en faveur d'un assouplissement monétaire. Le directeur du Conseil économique national, Kevin Hassett, l'ancien gouverneur de la Fed, Kevin Warsh, l'actuel gouverneur de la Fed, Christopher Waller, et le secrétaire au Trésor, Scott Bessent, auraient quant à eux tous été pressentis pour diriger la banque centrale, indique Bloomberg, qui juge que le candidat de Trump au poste de gouverneur pourrait accéder à la présidence à l'expiration du mandat de Jerome Powell en mai.
Trump a indiqué néanmoins hier que Bessent ne voudrait pas du poste de patron de la Fed. Le président américain entend annoncer prochainement ses décisions concernant le remplacement à court terme de la gouverneure Kugler, ainsi que son choix pour le prochain président de la Fed. Trump a déclaré que la Maison Blanche étudiait quatre candidats pour remplacer Powell. Bessent n'en ferait donc pas partie, satisfait de son poste au Trésor.
Dans l'actualité commerciale, un accord éventuel avec la Chine ouvrirait la voie à une potentielle rencontre entre Trump et Xi Jinping, Trump s'étant dit prêt à rencontrer son homologue chinois d'ici la fin de l'année en cas de "deal". Cependant, Pékin s'oppose aux États-Unis sur le marché des puces électroniques, malgré une trêve commerciale et douanière temporaire, selon un article de Bloomberg paru ce jour. Pékin a convoqué le personnel de Nvidia la semaine dernière au sujet de risques de sécurité présumés liés à ses puces H20 pour contrer le projet de Washington de traquer les semi-conducteurs. Cette dernière évolution des échanges commerciaux entre les deux pays est perçue comme un avertissement que la Chine n'acceptera pas la domination américaine dans le secteur des puces électroniques, si l'on en croit Bloomberg... Alors que l'échéance de la mise en application des derniers droits de douane de Trump à l'échelle internationale est imminente, fixée à demain, les partenaires commerciaux des USA s'efforcent de conclure des accords commerciaux. Le président suisse s'est rendu à Washington pour tenter d'éviter un droit de douane massif de 39% sur les produits de son pays, tandis que Trump a promis d'augmenter encore davantage les droits de douane sur l'Inde face à l'escalade des tensions. Donald Trump garde la forme et a répondu hier aux questions des journalistes du toit de la Maison Blanche, s'offrant même une petite danse pour l'occasion...
Sur le front économique hier mardi aux USA, la balance du commerce international des biens et services du mois de juin est ressortie déficitaire de 60,2 milliards de dollars, contre un consensus FactSet à -68,2 milliards... Les indicateurs PMI américains du jour sont ressortis robustes, avec une lecture finale de 55,7 pour l'indice des services et un niveau de 55,1 pour l'indicateur composite de juillet. L'indice ISM des services américains du mois de juillet, en revanche, s'est affiché inférieur aux attentes, à 50,1 contre 51,4 de consensus FactSet. Le sous-indice des commandes nouvelles ressort à 50,3 contre 51,3 en juin. Le rapport montre une activité proche de l'équilibre dans les services aux USA en juillet, alors que l'indice PMI publié plus tôt ce jour faisait lui ressortir une franche expansion... La mesure de l'emploi dans les services a reculé à 46,4, au plus bas depuis mars ! Pire encore, l'indice des prix payés est passé de 67,5 en juin à 69,9 en juillet, au plus haut niveau depuis octobre 2022...
Dans l'actualité des entreprises cotées à Wall Street, AMD, Amgen ou Arista Networks, publiaient hier soir. McDonald's, Walt Disney, Uber Technologies, Shopify, Applovin, DoorDash, Thomson Reuters, McKesson, Airbnb, Emerson Electric, Metlife, AIG ou Occidental Petroleum, sont de la partie ce mercredi. Eli Lilly, Gilead Sciences, ConocoPhillips, Constellation Energy, Motorola Solutions ou Parker-Hannifin, annonceront demain.
Les valeurs
AMD, le challenger de Nvidia dans les puces d'IA, perd du terrain avant bourse à Wall Street, alors que le groupe a publié au titre de son deuxième trimestre un bénéfice ajusté par action de 48 cents, en ligne mais sans plus avec le consensus de place, pour des revenus de 7,7 milliards de dollars (+32%) quant à eux meilleurs que prévu. Le segment Data Center a enregistré des ventes conformes aux attentes à 3,2 milliards. Le bénéfice net trimestriel a plus que triplé à 872 millions de dollars, contre 265 millions un an avant. AMD qui a subi un impact de 800 millions de dollars suite à l'interdiction par l'administration Trump de la commercialisation en Chine de ses puces d'IA MI308. Trump a annulé cependant l'interdiction le mois dernier, ce qui pourrait donc donner lieu par la suite à un rattrapage.
Pour le troisième trimestre, le management d'AMD demeure confiant et table sur des revenus allant de 8,4 à 9 milliards de dollars, largement au-dessus du consensus qui se situait à 8,3 milliards. Cette guidance représenterait une croissance de 28% en glissement annuel en milieu de fourchette. Le groupe californien devrait bénéficier du lancement de sa gamme de puces d'IA MI350, rivale des puces Blackwell du géant Nvidia. La marge brute ajustée T3 est attendue à 54%, très proche du consensus de marché. Les perspectives excluent, indique AMD, les revenus provenant des expéditions de la puce IA MI308 vers la Chine, car les demandes de licence sont en cours d'examen par le gouvernement américain.
Amgen, le géant biotechnologique américain, a publié pour son deuxième trimestre fiscal un bénéfice net de plus de 1,4 milliard de dollars et un bénéfice ajusté par action de 6,02$, largement supérieur au consensus qui se situait à 5,3$ environ. Les revenus ont totalisé quant à eux 9,2 milliards de dollars (+9%) contre 8,9 milliards de consensus. Les gros contributeurs à la croissance sont les blockbusters Evenity (518 millions de dollars de revenus soit 32% de croissance), Repatha (696 millions de dollars de ventes ou +31%) et Tezspire (+46% à 342 millions de dollars). La marge opérationnelle ajustée sur le trimestre se rapproche des 49%. Pour l'exercice, le groupe envisage un bpa allant de 20,2 à 21,3$, et des revenus allant de 35 à 36 milliards de dollars, à comparer à un consensus de 20,9$ de bpa pour 35,3 milliards de ventes.
Arista Networks, l'équipementier américain de réseau qui compte les géants hyperscale Microsoft (20% des revenus 2024) et Meta (15%) parmi ses grands clients, flambe après bourse à Wall Street. Le groupe a publié pour son deuxième trimestre des revenus de 2,21 milliards de dollars (+30%) et un bénéfice ajusté par action de 73 cents, deux mesures bien supérieures aux attentes des analystes. Le bénéfice net ajusté s'est établi à 923 millions et le bénéfice opérationnel ajusté a dépassé pour la première fois le milliard de dollars. Le groupe californien table pour le troisième trimestre sur un chiffre d'affaires d'environ 2,25 milliards de dollars, lui aussi nettement au-dessus des attentes, les équipements du groupe - commutateurs et routeurs - étant déployés dans les centres de données et bénéficiant donc de l'essor de l'IA.
Super Micro Computer, la star déchue des serveurs d'IA, dévisse à Wall Street. Pour son quatrième trimestre fiscal, le groupe a réalisé un bénéfice net de 195 millions de dollars et un bénéfice ajusté par action de 41 cents, alors que le consensus se situait à 44 cents. Les revenus ont également déçu à 5,76 milliards de dollars, contre un consensus voisin des 6 milliards de dollars. Pour le premier trimestre fiscal 2026 juste entamé, qui se terminera en septembre, SMCI envisage un bénéfice par action allant de 40 à 52 cents, pour des revenus compris entre 6 et 7 milliards de dollars. Cette guidance T1 est inférieure aux anticipations de brokers (59 cents de bpa et 6,6 milliards de revenus). Les revenus de l'exercice 2026 sont enfin attendus à "au moins" 33 milliards de dollars, ce qui dépasserait en revanche les attentes... Mais le dossier a tellement déçu par le passé que les investisseurs demandent à voir.
Snap, maison-mère de Snapchat, décroche à Wall Street, alors que le groupe a affiché pour le deuxième trimestre fiscal une perte plus importante que prévu. Le groupe californien a annoncé pour son deuxième trimestre des revenus de 1,34 milliard de dollars en croissance d'à peine 9% en glissement annuel, proches des attentes de marché, mais il était parvenu à une croissance à deux chiffres sur les cinq précédents trimestre. La perte nette s'est creusée quant à elle à 263 millions de dollars. Parmi les points plus positifs, Snapchat+ a affiché un nombre d'abonnements en hausse de 42% à 16 millions sur le trimestre clos fin juin, tandis que le nombre total d'utilisateurs actifs quotidiens de Snapchat a progressé de 9% à 469 millions. Pour le troisième trimestre, le groupe anticipe des revenus allant de 1,48 à 1,51 milliard de dollars, légèrement au-dessus du consensus, pour un Ebitda ajusté allant de 110 à 135 millions de dollars.
McDonald's prend de la hauteur avant bourse à Wall Street, alors que le géant américain de la restauration rapide a annoncé un retour à la croissance au deuxième trimestre, après un accès de faiblesse suite à l'épidémie d'E. coli de la fin de l'année dernière. Le groupe de Chicago a fait état d'une hausse de 3,8% de ses ventes mondiales comparables, bien plus que le consensus qui se situait à 2,5%. Les ventes à comparable aux États-Unis ont augmenté de 2,5% au deuxième trimestre fiscal, ce qui dépasse également les attentes, après un recul de 3,6% au premier trimestre fiscal et une baisse de 0,7% sur la période correspondante de l'an dernier. Pour améliorer ses ventes, McDonald's a lancé en avril une offre Happy Meal à durée limitée pour les enfants et les adultes, liée au film 'Minecraft'. Le bénéfice net ajusté trimestriel s'est établi à 2,29 milliards de dollars, 3,19$ par action, en hausse de 7% par rapport à l'année précédente. Les revenus consolidés ont augmenté de 5% à 6,84 milliards de dollars, ou 4% à devises constantes. Le bénéfice opérationnel a grimpé de 11% à 3,23 milliards de dollars, tandis que le bénéfice net s'est apprécié de 11% à 2,25 milliards de dollars.
Shopify, le groupe canadien coté sur la place américaine, qui aide les petites et moyennes entreprises à créer des boutiques en ligne et à vendre, a annoncé pour son 2e trimestre 2025 un bénéfice net de 906 millions de dollars, ainsi qu'un bénéfice ajusté par action de 35 cents à comparer à un consensus de 28 cents. Les revenus ont totalisé quant à eux 2,68 milliards de dollars (+31%), contre environ 2,5 milliards de consensus. Les fonctionnalités d'IA et les mises à niveau de la plateforme ont stimulé la demande pour ses services de commerce électronique. Shopify s'attend à ce que ses revenus augmentent de 25-29% sur le trimestre en cours, tandis que les analystes tablaient sur 22%. Le titre flambe de 17% avant bourse à Wall Street suite à ces annonces.
Uber, le géant VTC américain, hésite avant bourse à Wall Street, suite à sa publication pour le trimestre clos fin juin 2025. Pour son deuxième trimestre 2025, le groupe a affiché des réservations brutes en progression de 17% sur un an pour atteindre 46,8 milliards de dollars. Le chiffre d'affaires a progressé de 18% à 12,7 milliards de dollars, au-dessus du consensus. Le résultat d'exploitation a progressé de 82% sur un an pour atteindre 1,5 milliard de dollars. Le résultat net attribuable à Uber Technologies s'est élevé à 1,4 milliard de dollars, ce qui inclut un impact négatif net de 17 millions de dollars lié aux réévaluations des participations. L'Ebitda ajusté a progressé de 35% sur un an pour atteindre 2,1 milliards de dollars. La marge d'Ebitda ajusté en pourcentage des réservations brutes s'est établie à 4,5%, contre 3,9 % au deuxième trimestre 2024. Le groupe a fait état d'un nouveau programme de rachat d'actions autorisé pour un montant supplémentaire de 20 milliards de dollars. Pour le troisième trimestre 2025, le groupe anticipe un volume d'affaires brut de 48,25 à 49,75 milliards de dollars, soit une croissance de 17 à 21% en glissement annuel à taux de change constant. Ces prévisions incluent la contribution de la finalisation de l'acquisition de Trendyol Go. L'Ebitda ajusté est attendu entre 2,19 et 2,29 milliards de dollars, soit une croissance de 30 à 36% en glissement annuel.
Walt Disney a publié des résultats meilleurs que prévu pour la période avril-juin et a relevé ses prévisions de bénéfices pour l'ensemble de l'année. Dans le détail, le bénéfice par action a enregistré une progression de 16% par rapport à l'année précédente pour atteindre 1,61$. Les analystes tablaient sur un bénéfice par action de 1,47$. Ces bonnes performances sont publiées juste après l'annonce par Disney d'un accord majeur avec la Ligue nationale de football américain (NFL), qui prendra une participation de 10% dans le réseau sportif ESPN de Disney. Le montant de l'accord n'a pas été divulgué. Disney mise sur le streaming dans les domaines du sport et du divertissement, face au déclin de l'audience de la télévision traditionnelle. L'entreprise développe également ses parcs d'attractions et ses croisières - la division parcs a enregistré une hausse de 13% de son bénéfice d'exploitation, à 2,5 milliards de dollars.
Apple devrait faire une annonce d'investissement, à en croire le conseiller économique de la Maison Blanche Kevin Hassett, qui évoquait les engagements des entreprises et des pays aux États-Unis. "Ils s'installent en masse. Cela représente des milliards et des milliards de dollars d'engagements pour la construction de nouvelles usines ici. D'ailleurs, vous en verrez probablement une aujourd'hui de la part d'Apple", a déclaré Hassett lors d'une interview avec Fox Business Network. Apple qui avait déjà annoncé en février son intention d'investir 500 milliards de dollars aux États-Unis au cours des quatre prochaines années, notamment dans une usine géante au Texas pour les serveurs d'intelligence artificielle, avec à la clé les créations de près de 20.000 emplois en R&D à travers le pays pendant cette période.
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