Edenred : encore de la pression

Edenred recule de 0,6% à 27,20 euros ce vendredi, alors que AlphaValue Baader Europe reste à l'achat, mais ramène sa cible de 49,40 à 39,60 euros. Les deux grands acteurs français des ticket-restaurant, Edenred et Pluxee, avaient été plombés la semaine passée par une information venue du Brésil. Selon le média local 'Otimista', le gouvernement envisagerait de remplacer les chèques-repas par des paiements directs via le système de transfert Pix. "Bien que cela ait déjà été annoncé, il s'agirait d'un changement de politique majeur, ayant un impact significatif sur les titres-repas brésiliens", ont commenté Stuart Gordon et Evgeniy Batchvarov, analystes chez 'Bloomberg Intelligence'.

Les titres-repas brésiliens représentent environ 10% des revenus opérationnels d'Edenred. Pour Pluxee, l'exposition au marché sud-américain est encore plus importante. L'ex-filiale de Sodexo s'est d'ailleurs renforcé dans le pays fin 2024 avec l'acquisition de Beneficio Facil, une société spécialisée dans les avantages liés à la mobilité des salariés au Brésil...

La dernière publication d'Edenred avait par ailleurs été jugée mitigée. Le management du groupe a souligné que les mesures d'efficacité interne mises en oeuvre ainsi que les plans d'amélioration de la performance de certaines activités pour contenir l'augmentation de la base de coûts devraient contribuer à accroître sa profitabilité opérationnelle. Le groupe a confirmé viser une croissance de l'EBITDA d'au moins 10% en données comparables et un taux de conversion Free-cash-flow / EBITDA supérieur à 70%, tout en ajoutant qu'il restait "vigilant sur toute nouvelle dégradation macroéconomique, dans un environnement incertain". "Comme anticipé, nous avons enregistré des performances plus élevées en Amérique latine qu'en Europe, en Mobilité qu'en Avantages aux salariés, et dans nos solutions Beyond Food et Beyond Fuel que dans nos activités coeurs (titres-restaurant et cartes-carburant)", a commenté Bertrand Dumazy, PDG d'Edenred.

"Les résultats du premier trimestre sont mitigés avec des poches de faiblesses connues comme une base élevée en Avantages aux salariés et Solutions complémentaires, tandis que l'activité de Mobilité s'est accélérée, probablement grâce aux ventes croisées sur les récentes fusions-acquisitions", ont estimé les analystes de Jefferies. "Nous restons préoccupés par les défis macroéconomiques à court terme et le changement de discours en faveur de la maîtrise des coûts"... "Nous restons attentifs au contexte macroéconomique incertain, en particulier en Europe où la dynamique globale a commencé à s'essouffler au second semestre de l'année dernière", a noté de son côté JP Morgan.