Entretien avec Charles-Ernest Armand, Directeur Administratif et Financier d'EPC Groupe
Le Groupe est coté depuis plus de 90 ans et sa sortie de la cote n'est pas à l'ordre du jour

Boursier.com : EPC Groupe a affiché de solides résultats en 2024 (+8,6% pour le RN), avec une activité en légère progression (+1,8%, NDLR).
C-E.A. : EPC Groupe évolue dans un environnement globalement favorable, porté par la diversité de ses activités et sa large implantation géographique. Cette particularité confère au Groupe un profil à la fois résilient et agile. De façon générale, la croissance modérée dans le domaine des carrières et la forte dynamique actuelle des mines mondiales continuent de soutenir notre développement. Nous bénéficions notamment des efforts liés à la transition énergétique, qui produit une demande accrue en minerais que nos solutions permettent d'extraire... Enfin le marché des travaux publics, dont certains emblématiques comme le tunnel Lyon-Turin, se montrent particulièrement porteurs. C'est notamment le cas en Afrique où l'on compte un certain nombre de ports en agrandissement ou rénovation.
Boursier.com : Quel est l'état de la concurrence aujourd'hui et quelles ambitions nourrit EPC Groupe ?
C-E.A. : Les deux principaux acteurs dans le domaine des mines sont australiens, cotés à sur l'Australian Securities Exchange : Orica et Dyno nobel. Viennent ensuite une demi-douzaine d'acteurs de taille assez similaire, parmi lesquels EPC Groupe. Il y a aujourd'hui peu d'opérations de croissance externe sur le marché, mais nous sommes à l'affût d'opportunités, à l'image de l'acquisition que nous venons d'annoncer au Brésil. Nous venons en effet d'annoncer le rachat de Pirobras, entreprise familiale qui opère depuis plus de 35 ans dans l'industrie des explosifs civils dans ce pays. Elle dispose d'un large portefeuille de produits et de technologies qui répondent aux besoins de plus de 70 clients majeurs.
Boursier.com : La montée en puissance des "services" est-elle un axe stratégique fort d'EPC Groupe?
C-E.A. : En Europe, dans les carrières, EPC Groupe monte effectivement en puissance dans le domaine des services : nos clients nous confient de plus en plus l'activité de forage-minage avec la définition des plans de tir, la foration, le chargement des explosifs et le déclenchement des tirs. Les marges sont plus élevées, mais cela nécessite des investissements plus importants, notamment liés aux coûts d'acquisition des machines de forage. J'ajoute que de façon générale l'expertise du Groupe est aujourd'hui largement reconnue. De plus, nos marchés bénéficient de fortes barrières à l'entrée touchant à la règlementation des explosifs : le transport, le stockage et leur mise en oeuvre font l'objet de règles extrêmement strictes ne laissant pas de place au détail. Si ces règlementations sont nationales, elles font toujours l'objet de contraintes drastiques, quel que soit le pays. Seuls des acteurs spécialistes comme EPC Groupe peuvent répondre à de tels critères de sécurité.
Boursier.com : Vous ne donnez pas d'objectifs chiffrés au marché pour 2025...
C-E.A. : Nous n'avons pas pour habitude d'en communiquer. Mais nous avons toutefois précisé que nous visons la poursuite de notre croissance internationale, avec l'implantation sur de nouvelles géographies à fort potentiel à l'image de la Malaisie en 2024 et du Brésil récemment. L'amélioration de notre rentabilité est assez naturelle puisque les zones géographiques qui affichent le plus fort taux de croissance sont celles où le Groupe est le plus rentable.
Boursier.com : Concernant le dividende, le taux de distribution des bénéfices de 15% est-il aujourd'hui le plus judicieux ?
C-E.A. : Je le pense puisqu'il tient compte des importants investissements du Groupe et s'applique à un bénéfice élevé. Il y a quelques années, le taux de distribution était sans doute plus élevé, mais s'appliquait à un bénéfice moindre et alors que la stratégie du Groupe ne nécessitait pas de solliciter autant sa trésorerie.
Boursier.com : Après le récent reclassement de 10% des titres au profit de l'actionnaire majoritaire, Argos, via l'entité 4 Décembre, la question de la sortie de la cote du Groupe peut se poser...
C-E.A. : Le Groupe est coté depuis plus de 90 ans et sa sortie de la cote n'est pas à l'ordre du jour. Mais cette question relève des choix de notre actionnaire majoritaire. En 2021, lors de l'arrivée d'Argos nous avions divisé le nominal par 10 de façon à améliorer le flottant et de très nombreux salariés sont aujourd'hui heureux d'être actionnaires de la société et de bénéficier de la liquidité du marché.
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