BCE : des risques assez équilibrés mais des perceptions différentes selon les pays

Martin Kocher, membre du Conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne, a déclaré que les responsables sont prêts à réagir à l'évolution des données économiques, même si les risques d'inflation pour la région sont " assez équilibrés " pour le moment. "Personnellement, je pense qu'ils sont assez équilibrés en termes de potentiel d'inflation à la hausse et à la baisse", a affirmé le nouveau gouverneur de la banque centrale autrichienne lors d'un événement 'Bloomberg' à Vienne. Des propos qui rejoignent ceux de la présidente Christine Lagarde la semaine passée. L'ancien ministre de l'Économie, âgé de 52 ans, a pris ses fonctions début septembre, succédant au très faucon Robert Holzmann, après que la BCE a abaissé ses taux d'intérêt à huit reprises en l'espace d'un an.

Alors que la BCE a opté pour le statu quo pour la seconde fois consécutive la semaine dernière, les perspectives restent incertaines, entre tarifs douaniers américains et guerres en cours en Ukraine et au Moyen-Orient. Le Slovaque Peter Kazimir a déclaré plus tôt lundi que la BCE devait rester "vigilante" face aux risques persistants. M.Kocher a partagé cette évaluation, affirmant que les responsables devaient rester vigilants et maintenir une certaine marge de manoeuvre politique sans surinterpréter certains événements. Compte tenu du contexte, il a jugé "surprenant" que les dernières projections de croissance de la Banque centrale soient restées relativement stables par rapport au printemps. "C'est aussi la raison pour laquelle nous avons dit : Écoutez, nous ne devrions prendre aucun engagement préalable", a-t-il souligné. "Nous ne savons pas ce qui va se passer. Peut-être que la stabilité nous trompe un peu".

Le dirigeant autrichien a par ailleurs reconnu que les responsables de la BCE avaient des points de vue divergents sur les risques auxquels la zone euro est confrontée lors de leur dernière réunion. "Ce qui a effectivement fait l'objet de discussions, ce qui n'est pas surprenant compte tenu du niveau d'incertitude auquel nous sommes confrontés actuellement, ce sont les risques et leur orientation vers un côté ou vers l'autre... Différents pays, différents gouverneurs, ont des perceptions différentes à ce sujet" .