Les ETF actions à l’offensive
Anticipant la baisse des taux d’intérêt, les investisseurs européens ont privilégié au 1er trimestre les fonds indiciels en actions au détriment des fonds indiciels obligataires, constate une récente étude.
Les Exchange traded funds (ETF) passent de plus en plus à l’action sur le Vieux Continent. C’est ce que montre le dernier rapport trimestriel sur le marché européen des fonds indiciels cotés (c’est-à-dire qui répliquent la composition d’indices boursiers) de la société indépendante d’analyses financières Morningstar, rendu public le 18 avril 2024.
D’après ce document de 16 pages, les flux vers les ETF en actions (indexés sur des indices de titres d’entreprises cotées en Bourse) se sont élevés à 36,8 milliards d’euros au 1er trimestre 2024 en Europe. Soit 2,2 milliards d’euros de plus par rapport au 4ème trimestre 2023, où la collecte s’était située à 34,6 milliards d’euros.
Une hausse dans un marché en baisse
Cette progression est d’autant plus à souligner qu’elle s’inscrit sur un marché baissier. Les ETF (également appelés « trackers ») dans leur ensemble ont attiré, en Europe, 44,5 milliards d’euros de capitaux sur les trois premiers mois de cette année, contre 47,4 milliards d’euros au trimestre précédent.
Cette baisse s’explique par la chute des flux des ETF obligataires (alignés sur les indices obligataires) sur le Vieux Continent. Toujours d’après Morningstar, ces derniers sont passés de 14,1 milliards d’euros au 4ème trimestre 2023 à 8,8 milliards d’euros au 1er trimestre 2024.
« Le flux autrefois constant vers les ETF obligataires a connu un ralentissement, reflétant le recalibrage par les investisseurs des attentes concernant la baisse des taux d'intérêt »,
analyse Jose Garcia-Zarate, directeur associé des stratégies passives chez Morningstar, cité dans le communiqué de presse de la société.
Engouement pour les valeurs américaines
En d’autres termes, les investisseurs anticipent le resserrement monétaire à venir de la Banque centrale européenne (BCE). Compte du rapprochement de l’inflation de la zone euro vers l’objectif de 2% de la BCE, l’institution de Francfort devrait baisser, dans les prochains mois, ses taux directeurs. Ce qui va, par ricochet, réduire la performance des ETF obligataires européens. Du coup, les ETF en actions (re)deviennent attractifs pour les investisseurs européens.
L’autre raison de l’appétence pour ces fonds indiciels résulte dans le dynamisme des indices boursiers américains, boostés par la croissance économique des États-Unis et notamment par les résultats financiers des « Sept Magnifiques » (Alphabet [la maison-mère de Google], Apple, Meta [Facebook, Instagram, WhatsApp], Amazon, Microsoft, Nvidia et Tesla).
« Au cours du dernier trimestre, les flux d'investissement ont trouvé refuge dans les ETF actions gravitant […] autour du marché américain »,
observe ainsi Jose Garcia-Zarate.