Wall Street : prises de profits après Powell
Le Nasdaq consolide avec Nvidia et les 'Mag 7'...

Wall Street qui s'affichait encore ferme en début de séance mardi a terminé en repli après la nouvelle intervention de J. Powell : Le S&P 500 a fléchi de 0,55% à 6.656 pts, tandis que le Nasdaq a perdu 0,95% à 22.573 pts. Le Dow Jones qui avait débuté la séance sur un nouveau sommet historique a aussi subi des dégagements, en repli de 0,19% à 46.292 pts en clôture.
Jerome Powell était donc de nouveau attendu de pied ferme par les investisseurs, alors que la banque centrale américaine a procédé la semaine dernière à son premier assouplissement monétaire depuis neuf mois. Pour l'heure, les opérateurs anticipent majoritairement deux baisses de taux supplémentaires d'ici la fin de l'année. Le patron de la Fed a pris la parole à l'occasion d'un déjeuner de la Chambre de Commerce de Greater Providence à Warwick dans l'État de Rhode Island. Il n'a au final pas donné beaucoup plus d'indications sur la date à laquelle il pensait que la Fed pourrait à nouveau réduire ses taux d'intérêt... malgré un ton plutôt accommodant, teinté de prudence.... Jerome Powell, a expliqué que la banque centrale américaine se trouvait dans une "situation difficile", citant notamment le risque d'une inflation plus forte que prévu, tandis que la faible croissance de l'emploi suscite des inquiétudes. Il existe selon lui un risque de baisser les taux trop rapidement et de provoquer une nouvelle flambée de l'inflation, ou de le faire trop lentement et de voir une augmentation du chômage... "Les risques à court terme pour l'inflation sont orientés à la hausse et les risques pour l'emploi à la baisse - une situation difficile", a souligné Powell, répétant les termes utilisés la semaine dernière lorsque la banque centrale a réduit son taux de référence d'un quart de point de pourcentage pour la première fois depuis décembre 2024. Le taux actuel, compris entre 4% et 4,25%, est toujours considéré comme suffisamment élevé pour contrer les pressions sur les prix dans l'économie, mais, a-t-il dit, "nous laisse bien positionnés pour répondre aux développements économiques potentiels. Notre politique n'est pas figée"..."Si nous assouplissons notre politique de manière trop agressive, nous pourrions laisser le travail sur l'inflation inachevé et devoir faire marche arrière plus tard pour rétablir complètement une inflation de 2%... Si nous maintenons une politique restrictive trop longtemps, le marché du travail pourrait s'assouplir inutilement", a-t-il averti. Le président de la banque centrale a reconnu qu'il y avait des raisons de s'inquiéter au sujet du marché du travail, la croissance récente de l'emploi "étant inférieure au seuil de rentabilité nécessaire pour maintenir le taux de chômage à un niveau constant. D'autres indicateurs de l'emploi sont "globalement stables", a-t-il précisé. L'inflation reste quant à elle "quelque peu élevée", les droits de douane imposées par la Maison blanche entraînant une hausse des prix, un impact qui devrait s'atténuer, toujours selon Jerome Powell, qui a toutefois souligné que cela prendrait du temps et qu'il appartenait à la Fed de "veiller à ce que cette hausse ponctuelle des prix ne se transforme pas en un problème d'inflation permanent".
Des responsables de la banque centrale avaient auparavant remis en question lundi la nécessité de nouveaux assouplissements, invoquant l'inflation "encore élevée", tandis que le nouveau gouverneur de la Fed, Stephen Miran, et la vice-présidente chargée de la surveillance, Michelle Bowman, ont mis en garde contre les risques liés à un manque de détermination à l'heure de protéger le marché du travail. La vice-présidente de la Fed chargée de la supervision a déclaré ainsi que la Fed pouvait minimiser les inquiétudes concernant l'inflation persistante et qu'elle devait s'engager à réduire les taux pour soutenir le marché de l'emploi, plaidant même en faveur de trois baisses de taux au total cette année : "Nous risquons fort d'être déjà en retard face à la détérioration du marché du travail. Si cette situation perdure, je crains que nous devions ajuster nos politiques plus rapidement et de manière plus marquée à l'avenir", a déclaré Bowman. "Si la demande ne s'améliore pas, les entreprises pourraient être contraintes de licencier", s'est-elle inquiétée, tandis qu'elle plaide depuis des mois pour un assouplissement monétaire et avait même demandé une baisse de taux dès juillet...
Raphael Bostic, patron de la Fed d'Atlanta, avait quant à lui indiqué lundi "qu'il ne voyait guère de raisons d'abaisser davantage les taux pour l'instant". Alberto Musalem, dirigeant de la Fed de St. Louis, juge pour sa part que les risques baissiers sur l'emploi ont augmenté, face à une inflation persistante. Il appelle ainsi à la prudence concernant la réduction des taux compte tenu de cet équilibre des risques compliqué, et ne voit que peu de marge pour une baisse supplémentaire des taux, jugeant que la posture monétaire actuelle se situe entre 'modérément restrictive' et 'neutre'..
Beth Hammack, dirigeante de la Fed de Cleveland, a aussi estimé que la banque centrale devait se montrer prudente concernant la baisse des taux, compte tenu de l'inflation toujours supérieure à l'objectif des 2%. Elle juge ainsi les taux actuellement proches de la neutralité... Thomas Barkin, patron de la Fed de Richmond, a jugé pour sa part que les tarifs douaniers étaient une taxe cachée et que les coûts se transmettaient lentement aux consommateurs plutôt qu'aux entreprises.
Quant au gouverneur fraîchement nommé Stephen Miran, choix privilégié de Trump, ce dernier juge la politique actuelle "bien trop restrictive" et plaide, tout comme le président américain pour une forte baisse des taux directeurs. Il estime ainsi que le taux des 'fed funds' devrait être réduit de près de 2 points de pourcentage, ce qui le ramènerait vers les 2%...
Côté indicateurs économiques US, l'indice PMI composite américain préliminaire du mois de septembre 2025 s'est affiché à 53,6, contre un consensus FactSet de 54,9. L'indicateur manufacturier est ressorti à 52 contre 52,2 de consensus, tandis que l'indice des services s'est établi à 53,9 contre 54 de consensus. Ces indicateurs marquent par ailleurs un ralentissement de croissance par rapport au mois d'août.
L'indice manufacturier de la Fed de Richmond pour le mois de septembre, qui vient lui aussi d'être publié, s'est affiché lourdement négatif à -17, alors que le consensus FactSet se situait à -4.
Mercredi, les investisseurs surveilleront notamment les ventes de logements neufs du mois d'août (16h, consensus FactSet 660.000) et le rapport hebdomadaire du Département à l'Énergie sur les stocks pétroliers domestiques pour la semaine close le 19 septembre (16h30). Mary Daly de la Fed interviendra dans la soirée.
Jeudi, suite des festivités avec les inscriptions hebdomadaires au chômage pour la semaine close le 20 septembre (14h30, consensus 238.000), les commandes de biens durables du mois d'août (14h30, consensus -0,2%), les chiffres finaux du PIB du deuxième trimestre (14h30, consensus +3,3% comme pour la précédente estimation), ainsi que la balance du commerce international de biens pour le mois d'août (14h30, consensus -94 milliards de dollars) ou que les reventes de logements du même mois (16h, consensus FactSet 3,98 millions). Austan Goolsbee et John Williams de la Fed prennent la parole dans la journée, tandis que Mary Daly intervient dans la soirée.
Enfin, vendredi, les opérateurs suivront les revenus et dépenses des ménages du mois d'août (consensus +0,3% pour les revenus personnels d'un mois sur l'autre et +0,4% pour les dépenses de consommation, +0,2% pour l'indice de prix core 'PCE' par rapport à juillet ou +3% sur un an selon FactSet). L'indice final du sentiment des consommateurs de l'Université du Michigan pour septembre sera publié à 16 heures (consensus 55,4 avec une lecture des anticipations d'inflation à un an de 4,8%). Thomas Barkin de la Fed sera aussi de la partie vendredi...
Sur le Nymex, le baril de brut WTI avance de 1,9% à 63,5$. L'once d'or fin n'en finit plus de grimper, en hausse ce jour de 0,7% supplémentaire à 3.775$. L'indice dollar s'affiche stable face à un panier de devises de référence. Le bitcoin évolue autour des 113.000$.
Les valeurs
Nvidia (-2,8%) a pris le temps de souffler après son rallye de la veille. Le géant des puces d'IA et OpenAI ont dévoilé hier un partenariat stratégique majeur pour déployer 10 gigawatts de systèmes Nvidia. Ainsi, les deux partenaires ont annoncé une lettre d'intention pour un partenariat stratégique visant à déployer au moins 10 gigawatts de systèmes Nvidia pour l'infrastructure d'IA nouvelle génération d'OpenAI, afin d'entraîner et d'exécuter ses modèles de nouvelle génération, en vue du déploiement de la superintelligence. Pour soutenir ce déploiement, notamment en termes de capacité de centre de données et d'alimentation électrique, Nvidia prévoit d'investir jusqu'à 100 milliards de dollars dans OpenAI au fur et à mesure du déploiement des nouveaux systèmes. La première phase devrait être opérationnelle au second semestre 2026 grâce à la plateforme Nvidia, Vera Rubin. "Nvidia et OpenAI se sont mutuellement soutenus pendant une décennie, du premier supercalculateur DGX à la percée de ChatGPT", rappelle avec émotion Jensen Huang, fondateur et DG de Nvidia. OpenAI collaborera avec Nvidia en tant que partenaire stratégique privilégié en matière de calcul et de réseau pour ses plans de croissance d'usine d'IA. OpenAI et Nvidia collaboreront pour optimiser conjointement leurs feuilles de route pour les logiciels de modélisation et d'infrastructure d'OpenAI, ainsi que pour le matériel et les logiciels de Nvidia.
Ce partenariat complète le travail approfondi qu'OpenAI et Nvidia mènent déjà avec un vaste réseau de collaborateurs, dont Microsoft (-1%), Oracle (-4,3%), SoftBank et Stargate, pour construire l'infrastructure d'IA la plus avancée au monde. Des annonces qui profitaient en bourse à Nvidia hier soir, mais aussi Oracle dont le carnet de commandes record de 455 milliards de dollars récemment annoncé comprend 300 milliards de dollars d'accord cloud avec OpenAI. Ainsi, le succès d'Oracle dépend grandement de la capacité d'OpenAI à se financer, et le deal Nvidia tout juste annoncé apportera justement, progressivement, 100 milliards à la startup à l'origine de ChatGPT... Bref, tout le monde semble gagner pour l'instant, mais il faudrait peut-être commencer à s'inquiéter du fait que des centaines de milliards de dollars circulent en circuit fermé entre une poignée de géants US de la 'tech' et de l'IA... L'accord est plutôt salué par la communauté financière. Evercore porte par exemple de 214 à 225$ son objectif de cours sur Nvidia.
Boeing (+2%), alors qu'Uzbekistan Airways a annoncé la plus grosse commande de son histoire, la compagnie prévoyant d'acquérir jusqu'à 22 appareils 787 Dreamliners. Les États-Unis et la Chine seraient par ailleurs en phase finale de négociations en vue d'un contrat d'envergure pour Boeing qui pourrait constituer la pièce maîtresse d'un accord commercial, indique notamment Yahoo! Finance. L'ambassadeur des États-Unis en Chine, David Perdue, a évoqué cet accord potentiel, sans toutefois donner de détails sur le montant de la commande. "Il s'agit d'une commande colossale, très importante pour le président. Très importante pour Boeing. Je pense qu'elle est également très importante pour la Chine", a-t-il déclaré aujourd'hui, cité par Yahoo! Finance, qui ajoute que Boeing travaille au financement d'un accord avec la Chine portant sur la vente de 500 appareils - commande qui a nécessité des années de préparation.
AutoZone (stable), le géant américain des pièces automobiles, a annoncé pour son quatrième trimestre fiscal clos fin août 2025 des revenus de 6,24 milliards de dollars, en hausse de 0,6% en glissement annuel et de 6,9% hors effets calendaires. Le bénéfice d'exploitation a reculé de 8% à 1,2 milliard, tandis que le bénéfice net a régressé à 837 millions. Le bénéfice dilué par action a corrigé de 6% à 48,71$. Le consensus était logé à 50,68$ de bénéfice ajusté par action pour 6,24 milliards de dollars de revenus. Les ventes à comparable ont progressé de 5,1% et les ventes domestiques à comparable de +4,8%.
Apple (-0,6%) / Alphabet (-0,3%) / Microsoft (-1%). L'Union européenne s'attaque à Apple, Google (Alphabet) et Microsoft à propos des arnaques financières en ligne. L'UE entendrait déterminer si les géants technologiques américains prennent les mesures nécessaires pour ne pas laisser proliférer les escroqueries financières en ligne, à en croire le Financial Times. Elle aurait ainsi demandé en vertu du Digital Services Act, loi sur les services numériques, des informations à ces leaders de la 'tech' pour mieux appréhender les mesures prises pour protéger les consommateurs contre de telles arnaques financières en ligne.
Kenvue, spécialiste américain de la santé propriétaire de la marque Tylenol, remonte de 1,6% au lendemain de propos alarmants de Donald Trump au sujet d'un lien entre le médicament, les vaccins et l'autisme. Trump a même conseillé à plusieurs reprises aux femmes enceintes de "ne pas prendre de Tylenol", connu sous le terme générique de paracétamol dans la plupart des pays et d'acétaminophène aux USA. Lors d'une conférence de presse hier à la Maison Blanche, Trump a donc surpris en donnant des conseils médicaux aux femmes enceintes et aux parents de jeunes enfants, suggérant aussi de ne pas administrer les vaccins courants trop tôt dans la vie d'un enfant.
McKesson (+6,3%) grimpe à Wall Street, alors que le distributeur américain de médicaments a relevé ses prévisions de profits. Le groupe texan entend se concentrer sur les activités à forte marge comme les médicaments contre le cancer. Il anticipe désormais un bénéfice ajusté compris entre 38,05 et 38,55$ par action sur l'exercice 2026. McKesson a par ailleurs dopé son objectif de croissance du bénéfice ajusté à long terme à 13-16%. Les solides antécédents opérationnels et la rigueur d'exécution devraient avoir un "impact significatif" sur l'ensemble de l'écosystème de santé, selon le DG Brian Tyler. McKesson avait annoncé la semaine dernière une réorganisation de ses activités incluant une nouvelle unité oncologie et multispécialités, rappelle Reuters.
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