Wall Street au sommet en attendant Powell
Après un deal historique entre Nvidia et OpenAI dans l'infrastructure d'IA

Wall Street se stabilise sur les sommets avant bourse ce mardi, au lendemain d'une nouvelle séance de progression avec Apple, Tesla, et surtout un accord historique Nvidia / OpenAI de 100 milliards de dollars. Retour au calme donc pour l'heure en pré-séance, le S&P 500 et le Nasdaq étant attendus inchangés, contre une hausse de 0,1% du DJIA.
Jerome Powell, patron de la Fed, intervient ce soir, alors que la banque centrale américaine a rappelons-le procédé la semaine dernière à son premier assouplissement monétaire en neuf mois. Pour l'heure, les opérateurs misent majoritairement sur deux baisses de taux supplémentaires d'ici la fin de l'année, avec une probabilité de 75,3% d'une baisse de taux totale de 50 pb d'ici la fin de l'année selon l'outil CME FedWatch.
Les interventions de responsables de la Fed étaient déjà nombreuses hier. Raphael Bostic, patron de la Fed d'Atlanta, a indiqué, cité par le Wall Street Journal, qu'il ne voyait guère de raisons d'abaisser davantage les taux pour l'instant. Alberto Musalem, dirigeant de la Fed de St. Louis, juge quant à lui ce jour que les risques baissiers sur l'emploi ont augmenté, face à une inflation persistante. Il appelle à la prudence concernant la réduction des taux compte tenu de cet équilibre des risques compliqué, et ne voit que peu de marge pour une baisse supplémentaire des taux, jugeant que la posture monétaire actuelle se situe entre 'modérément restrictive' et 'neutre'...Beth Hammack, dirigeante de la Fed de Cleveland, a aussi estimé hier que la banque centrale devait se montrer prudente concernant la baisse des taux, compte tenu de l'inflation toujours supérieure à l'objectif des 2%. Elle juge ainsi les taux actuellement proches de la neutralité... Thomas Barkin, patron de la Fed de Richmond, a jugé pour sa part que les tarifs douaniers étaient une taxe cachée et que les coûts se transmettaient lentement aux consommateurs plutôt qu'aux entreprises.
Enfin et surtout, c'est le discours du gouverneur fraîchement nommé Stephen Miran, choix de Trump, qui retenait hier l'attention. Miran, qui dissertait sur les "forces non-monétaires et de la politique monétaire appropriée" à l'occasion d'un déjeuner de l'Economic Club de New York, s'est montré extrêmement agressif en matière de taux. Il juge ainsi la politique actuelle bien trop restrictive et plaide, tout comme Trump, pour une forte baisse des taux directeurs. Il a estimé hier que le taux des 'fed funds' devrait être réduit de près de 2 points de pourcentage, ce qui le ramènerait vers les 2%...
La balance américaine des comptes courants du deuxième trimestre annoncée ce mardi s'est établie déficitaire de 251,3 milliards de dollars, contre un consensus FactSet de -284,3 milliards et une lecture révisée à -439,8 milliards de dollars pour la période antérieure.
L'indice flash PMI composite de septembre sera annoncé à 15h45 (consensus Bloomberg 53,5 pour les services et 52 pour l'indice manufacturier). L'indice manufacturier de la Fed de Richmond pour septembre sera révélé à 16 heures (consensus -4 selon FactSet)...
Par ailleurs, le patron de la Fed Jerome Powell prendra la parole ce soir au sujet des perspectives économiques, à l'occasion d'un déjeuner de la Chambre de Commerce de Greater Providence à Warwick dans l'État de Rhode Island.
Demain, les investisseurs surveilleront notamment les ventes de logements neufs du mois d'août (16h, consensus FactSet 660.000) et le rapport hebdomadaire du Département à l'Énergie sur les stocks pétroliers domestiques pour la semaine close le 19 septembre (16h30). Mary Daly de la Fed interviendra dans la soirée.
Jeudi, suite des festivités avec les inscriptions hebdomadaires au chômage pour la semaine close le 20 septembre (14h30, consensus 238.000), les commandes de biens durables du mois d'août (14h30, consensus -0,2%), les chiffres finaux du PIB du deuxième trimestre (14h30, consensus +3,3% comme pour la précédente estimation), ainsi que la balance du commerce international de biens pour le mois d'août (14h30, consensus -94 milliards de dollars) ou que les reventes de logements du même mois (16h, consensus FactSet 3,98 millions). Austan Goolsbee et John Williams de la Fed prennent la parole dans la journée, tandis que Mary Daly intervient dans la soirée.
Enfin, vendredi, les opérateurs suivront les revenus et dépenses des ménages du mois d'août (consensus +0,3% pour les revenus personnels d'un mois sur l'autre et +0,4% pour les dépenses de consommation, +0,2% pour l'indice de prix core 'PCE' par rapport à juillet ou +3% sur un an selon FactSet). L'indice final du sentiment des consommateurs de l'Université du Michigan pour septembre sera publié à 16 heures (consensus 55,4 avec une lecture des anticipations d'inflation à un an de 4,8%). Thomas Barkin de la Fed sera aussi de la partie vendredi...
Sur le front commercial, les spéculations se poursuivent à propos des identités des potentiels investisseurs qui participeraient au deal TikTok tant attendu. Si l'on en croit l'administration Trump 2.0, les contours du deal seraient en place et il ne resterait plus qu'à signer. Donald Trump a laissé entendre sur Fox News dimanche que Rupert Murdoch et son fils Lachlan seraient probablement impliqués dans "le groupe" d'investisseurs. Il a aussi évoqué les noms déjà connus du patron d'Oracle, Larry Ellison, et de celui de Dell Technologies, Michael Dell, sans toutefois spécifier s'il s'agirait d'investissements personnels ou via leurs entreprises.
Karoline Leavitt, attachée de presse de la Maison Blanche, qui intervenait aussi ce week-end sur Fox News, a indiqué qu'un accord avait été trouvé sur la séparation des activités américaines de TikTok de sa maison-mère chinoise ByteDance, mais qu'il n'était pas encore signé. Elle a précisé que les États-Unis détiendraient six des sept sièges au conseil d'administration de l'entité restructurée. Leavitt anticipe une signature effective du deal "dans les prochains jours". Bloomberg a rapporté de son côté, citant un responsable senior de la Maison Blanche, que les nouveaux investisseurs comprendraient Oracle, Andreessen Horowitz et Silver Lake Management, et qu'Oracle serait responsable de la sécurité et sûreté de l'application. ByteDance ne détiendrait plus pour sa part que 20% tout au plus de l'entité scindée...
Dans l'actualité des entreprises cotées à Wall Street, Micron (après bourse) et AutoZone publient leurs derniers résultats financiers ce jour. Cintas et Thor Industries annoncent mercredi. Costco Wholesale (après la clôture de Wall Street), Accenture, Jabil, CarMax, BlackBerry ou Concentrix, dévoilent leurs chiffres jeudi.
Sur le Nymex, le baril de brut WTI avance de 1,4% à 63,1$. L'once d'or fin n'en finit plus de grimper, en hausse ce jour de 1% supplémentaire à 3.783$. L'indice dollar s'affiche stable face à un panier de devises de référence. Le bitcoin évolue autour des 113.000$.
Les valeurs
Nvidia, le géant des puces d'IA, et OpenAI, ont dévoilé quant à eux hier un partenariat stratégique majeur pour déployer 10 gigawatts de systèmes Nvidia. Ainsi, les deux partenaires ont annoncé une lettre d'intention pour un partenariat stratégique historique visant à déployer au moins 10 gigawatts de systèmes Nvidia pour l'infrastructure d'IA nouvelle génération d'OpenAI, afin d'entraîner et d'exécuter ses modèles de nouvelle génération, en vue du déploiement de la superintelligence. Pour soutenir ce déploiement, notamment en termes de capacité de centre de données et d'alimentation électrique, Nvidia prévoit d'investir jusqu'à 100 milliards de dollars dans OpenAI au fur et à mesure du déploiement des nouveaux systèmes.
La première phase devrait être opérationnelle au second semestre 2026 grâce à la plateforme Nvidia, Vera Rubin. "Nvidia et OpenAI se sont mutuellement soutenus pendant une décennie, du premier supercalculateur DGX à la percée de ChatGPT", rappelle avec émotion Jensen Huang, fondateur et DG de Nvidia. OpenAI collaborera avec Nvidia en tant que partenaire stratégique privilégié en matière de calcul et de réseau pour ses plans de croissance d'usine d'IA. OpenAI et Nvidia collaboreront pour optimiser conjointement leurs feuilles de route pour les logiciels de modélisation et d'infrastructure d'OpenAI, ainsi que pour le matériel et les logiciels de Nvidia.
Ce partenariat complète le travail approfondi qu'OpenAI et Nvidia mènent déjà avec un vaste réseau de collaborateurs, dont Microsoft, Oracle, SoftBank et Stargate, pour construire l'infrastructure d'IA la plus avancée au monde. Des annonces qui profitaient en bourse à Nvidia hier soir (+3,9%), mais aussi Oracle (+6,3%) dont le carnet de commandes record de 455 milliards de dollars récemment annoncé comprend 300 milliards de dollars d'accord cloud avec OpenAI. Ainsi, le succès d'Oracle dépend grandement de la capacité d'OpenAI à se financer, et le deal Nvidia tout juste annoncé apportera justement, progressivement, 100 milliards à la startup à l'origine de ChatGPT... Bref, tout le monde semble gagner pour l'instant, mais il faudrait peut-être commencer à s'inquiéter du fait que des centaines de milliards de dollars circulent en circuit fermé entre une poignée de géants US de la 'tech' et de l'IA.
Boeing grimpe à Wall Street, alors qu'Uzbekistan Airways a annoncé la plus grosse commande de son histoire, la compagnie prévoyant d'acquérir jusqu'à 22 appareils 787 Dreamliners. Les États-Unis et la Chine seraient par ailleurs en phase finale de négociations en vue d'un contrat d'envergure pour Boeing qui pourrait constituer la pièce maîtresse d'un accord commercial, indique notamment Yahoo! Finance. L'ambassadeur des États-Unis en Chine, David Perdue, a évoqué cet accord potentiel, sans toutefois donner de détails sur le montant de la commande. "Il s'agit d'une commande colossale, très importante pour le président. Très importante pour Boeing. Je pense qu'elle est également très importante pour la Chine", a-t-il déclaré aujourd'hui, cité par Yahoo! Finance, qui ajoute que Boeing travaille au financement d'un accord avec la Chine portant sur la vente de 500 appareils - commande qui a nécessité des années de préparation.
AutoZone, le géant américain des pièces automobiles, a annoncé pour son quatrième trimestre fiscal clos fin août 2025 des revenus de 6,24 milliards de dollars, en hausse de 0,6% en glissement annuel et de 6,9% hors effets calendaires. Le bénéfice d'exploitation a reculé de 8% à 1,2 milliard, tandis que le bénéfice net a régressé à 837 millions. Le bénéfice dilué par action a corrigé de 6% à 48,71$. Le consensus était logé à 50,68$ de bénéfice ajusté par action pour 6,24 milliards de dollars de revenus. Les ventes à comparable ont progressé de 5,1% et les ventes domestiques à comparable de +4,8%.
Apple / Alphabet / Microsoft. L'Union européenne s'attaque à Apple, Google (Alphabet) et Microsoft à propos des arnaques financières en ligne. L'UE entendrait déterminer si les géants technologiques américains prennent les mesures nécessaires pour ne pas laisser proliférer les escroqueries financières en ligne, à en croire le Financial Times. Elle aurait ainsi demandé en vertu du Digital Services Act, loi sur les services numériques, des informations à ces leaders de la 'tech' pour mieux appréhender les mesures prises pour protéger les consommateurs contre de telles arnaques financières en ligne.
Kenvue, spécialiste américain de la santé propriétaire de la marque Tylenol, remonte avant bourse à Wall Street au lendemain de propos alarmants de Donald Trump au sujet d'un lien entre le médicament, les vaccins et l'autisme. Trump a même conseillé à plusieurs reprises aux femmes enceintes de "ne pas prendre de Tylenol", connu sous le terme générique de paracétamol dans la plupart des pays et d'acétaminophène aux USA. Lors d'une conférence de presse hier à la Maison Blanche,Trump a donc surpris en donnant des conseils médicaux aux femmes enceintes et aux parents de jeunes enfants, suggérant aussi de ne pas administrer les vaccins courants trop tôt dans la vie d'un enfant.
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