Clôture Wall Street : toujours plus haut
La semaine sera marquée par la réunion monétaire de la banque centrale américaine...

En clôture de marché, Wall Street surfe sur de belles hauteurs, au sommet en attendant la baisse des taux de la Fed. Les trois indices de référence S&P 500, Dow Jones et Nasdaq sont à l'assaut de leurs records, alors que Tesla accélère suite aux achats d'actions d'Elon Musk. Alphabet crève aussi les plafonds.
Ce lundi, le S&P gagne +0,47% à 6.615 pts, avec un plus haut du jour à 6.619,62 pts. Le Dow Jones est en petite hausse de +0,11% à 45.883 pts, après un rebond à 45.978,43 pts. Le Nasdaq est également sur une très belle journée avec une 6e séance consécutive de hausse, et un nouveau record à 22.352 pts. Le Composite gagne +0,94% à 22.348 pts en clôture.
Sur le front économique ce lundi aux Etats-Unis, l'indice manufacturier 'Empire State' de la Fed de New York pour le mois de septembre 2025 s'est établi à -8,7, contre un consensus FactSet de +5 et une lecture de +11,9 un mois auparavant. L'indice, négatif, signale une correction inattendue de l'activité manufacturière dans la région considérée.
La semaine sera, bien évidemment, marquée par la réunion monétaire de la banque centrale américaine, qui se tient mardi et mercredi. Elle devrait se solder par un très attendu assouplissement d'un quart de point.
Selon l'outil CME FedWatch, la Fed devrait réduire ses taux d'un quart de point, ce qui les ramènerait entre 4 et 4,25% (probabilité de 96,2%). Le même outil fait ressortir une probabilité de 74% que la banquecentrale américaine abaisse ses taux de trois quarts de point d'ici la fin de l'année.
Donald Trump a maintenu la pression sur Powell ces derniers mois afin qu'il procède à des baisses de taux conséquentes. Le président américain juge qu'il n'y a "plus d'inflation" et plaide donc pour une très forte baisse des taux. Powell reste quant à lui prudent, mais les voix émergent au sein de la Fed jugeant également nécessaire de réduire nettement les taux, face à la faiblesse confirmée du marché de l'emploi.
Donald Trump a estimé les conditions réunies pour une "baisse importante" des taux de la Fed cette semaine. Le président américain a fait ce voeu devant les journalistes hier à son retour à Washington : "C'est parfait pour une baisse". Le mandat de Powell doit prendre fin en mai 2026 et Trump est déjà en train de sélectionner son successeur. Le président a publiquement désigné le conseiller économique de la Maison Blanche, Kevin Hassett, le gouverneur de la Fed Christopher Waller, ainsi que l'ancien gouverneur de la Fed Kevin Warsh, comme les trois principaux candidats.
Sur le front commercial, le secrétaire américain au Trésor Scott Bessent a affirmé selon Bloomberg que les négociateurs chinois avaient formulé des exigences agressives lors de négociations commerciales à enjeux élevés à Madrid. Néanmoins Bessent juge concernant TikTok que "nous sommes très proches, voire même que nous avons résolu le problème". Bessent, accompagné du représentant américain au Commerce Jamieson Greer pour une deuxième journée de négociations ce jour, a indiqué que la partie chinoise avait formulé des demandes agressives, sans être plus spécifique.
Les deux parties se sont réunies à Madrid pour finaliser les détails d'un accord sur TikTok, mais les exigences chinoises en matière de commerce et de sécurité nationale menaceraient de faire dérailler les négociations, selon un responsable américain au fait du dossier cité par Bloomberg. La Chine souhaite lier ses exigences commerciales à un accord TikTok, mais les États-Unis veulent séparer les deux sujets... Le gouvernement chinois a annoncé dans le même temps que Nvidia aurait enfreint les lois anti-monopole chinoises.
Les deux parties seraient toutefois parvenues à un accord sur TikTok, après deux jours de négociations. La plateforme devrait devenir américaine. Trump a laissé entendre que les États-Unis et la Chine étaient parvenus à un accord sur le sort de TikTok. Sur Truth Social, il a indiqué qu'un accord avait été conclu concernant une certaine entreprise "que les jeunes de notre pays souhaitaient vivement sauver". "La grande réunion commerciale en Europe entre les Etats-Unis et la Chine s'est très bien déroulée ! Elle se terminera prochainement", a ajouté le président américain. "Je m'entretiendrai avec le président Xi vendredi. Nos relations restent très solides !", a tenu à rassurer Trump.
Trump s'est par ailleurs exprimé ce lundi en faveur de moindres contraintes de communication financière pour les entreprises cotées, demandant que la Securities & Exchange Commission (SEC) américaine cesse d'exiger des entreprises des rapports trimestriels sur leurs résultats, les obligeant seulement à publier leurs résultats tous les six mois. "Cela permettra de réaliser des économies et permettra aux dirigeants de se concentrer sur la bonne gestion de leurs entreprises", a asséné le président américain sur Truth Social. "Avez-vous déjà entendu dire que la Chine a une vision à 50 ou 100 ans de la gestion d'une entreprise, alors que nous gérons nos entreprises sur une base trimestrielle ? Pas bon !" Trump avait déjà demandé à la SEC d'envisager de supprimer ces exigences pour les sociétés cotées lors de son premier mandat à la Maison Blanche.
Les pétroles se reprennent à nouveau. Le baril de brut WTI gagne +1,17%, revenant à 63,35$. Le Brent de mer du Nord prend +0,93%, revenant à 67,50$.
Le dollar plie légèrement (-0,25%) face à la monnaie européenne, et s'échange 0,85 euro.
L'once d'or n'est pas en reste et gagne +1,04%... Le métal jaune termine à 3.681,29$, après un plus haut de séance à 3.685,47$.
Le Bitcoin se tasse de -0,56% à 115.328$.
Demain mardi, les opérateurs surveilleront les ventes de détail du mois d'août (14h30), les prix à l'import et à l'export du même mois (même heure), ainsi que les chiffres de la production industrielle d'août (15h15), les stocks des entreprises du mois de juillet et l'indice du marché immobilier américain de septembre (16 heures).
En ce qui concerne les résultats trimestriels des entreprises cotées à Wall Street, l'actualité est relativement calme cette semaine, avec tout de même Ferguson Enterprises et Nebius mardi, General Mills mercredi, puis FedEx, Lennar ou Darden Restaurants jeudi.
Les valeurs
* CoreWeave (+7,6% à 120,47$). L'opérateur de centres de données a annoncé la signature d'une nouvelle commande de Nvidia d'un montant initial de 6,3 Mds$, avec une garantie que le géant des puces d'IA se porte acquéreur de toute capacité 'cloud' résiduelle non vendue aux clients. Selon l'agence Reuters, la dernière commande contraint le groupe de Jensen Huang à acquérir toute capacité non commercialisée jusqu'au 13 avril 2032, et repose sur le partenariat existant entre les deux groupes.
* Alphabet (+4,49% à 251,61$). La maison-mère de Google est à son plus haut historique, pour une capitalisation boursière qui franchit la première fois les 3.000 milliards de dollars. Un club très fermé dans lequel figuraient juste Nvidia, Apple et Microsoft ! Le titre Alphabet prend désormais 33% depuis le début de l'année, près de 60% sur un an et 250% sur 5 ans. Le principal catalyseur réside bien entendu dans les développements du groupe en matière d'intelligence artificielle. Le titre a aussi profité en début de mois d'un jugement dispensant le groupe de céder Chrome ou de se séparer d'Android. Un juge fédéral a jugé ainsi que la cession était inadaptée dans cette affaire antitrust historique. Le Département américain de Justice avait réclamé une vente forcée et demandé au juge d'ordonner la fin de contrats de plusieurs milliards de dollars qui assuraient la domination de Google sur le marché, démarches que le juge a refusé d'appliquer.
* Tesla (+3,56% à 410,04$). Le constructeur renoue avec ses sommets de la fin de l'année 2024. Le titre a déjà grimpé de 20% sur un mois, avec les espoirs liés à la robotique et à l'IA - et malgré les difficultés de l'activité automobile traditionnelle dans un environnement tendu pour le segment des véhicules électriques. Le titre a profité ces derniers jours de l'engagement apparent de Musk à laisser de côté ses activités politiques pour se concentrer sur ses affaires, ainsi que de l'annonce d'un package record de rémunération 2025... pouvant atteindre 1.000 milliards de dollars pour l'homme fort du groupe. Un plan de compensation auquel est associé un objectif de création de valeur tout aussi colossal. Le programme de rémunération s'appuie sur le cadre du plan de performance du DG de 2018, mais avec des objectifs bien plus élevés.
Le plan proposé accorderait à Musk jusqu'à 12% des actions de Tesla... soit une valeur de plus de 1.000 milliards de dollars si l'entreprise atteignait son objectif de capitalisation boursière de 8.500 milliards de dollars. Le plan assez surréaliste prévoit de multiplier la valorisation de Tesla par plus de 8 au cours de la prochaine décennie. Musk doit rester chez Tesla en tant que DG ou à la tête des produits ou des opérations pour recevoir les actions, divisées en 12 tranches. Pour les obtenir, le multimilliardaire doit atteindre 12 objectifs de capitalisation assortis de 12 objectifs opérationnels. Les 12 tranches de capitalisation débloquant à chaque fois plus de 35,3 millions d'actions si les objectifs opérationnels associés sont atteints sont de 2.000, à 2.500, 3.000, 3.500, 4.000, 4.500, 5.000, 5.500, 6.000, 6.500, 7.500 et 8.500 milliards de dollars. Les objectifs opérationnels sont de 20 millions de VE Tesla livrés, 10 millions de souscriptions FSD actives, 1 million de 'bots' (Optimus) livrés, 1 million de robotaxis en service commercial, 50 milliards d'Ebitda ajusté, puis 80 milliards, 130 milliards, 210 milliards, 300 milliards et enfin 400 milliards de dollars à partir de la tranche 10 et jusqu'à la 12...
Musk, dans le sillage de cette proposition sans précédent de plan de rémunération, a acquis des titres du groupe pour un montant de 1 Md$, ce qui explique le nouveau bond de la valeur ce jour. Le milliardaire a acquis les actions indirectement par le biais d'une fiducie révocable le 12 septembre, selon un document réglementaire. Il a acheté 2,57 millions d'actions à des cours allant de 372,4 à 396,5$. Un geste en fait symbolique, compte tenu de la surface financière du dirigeant, mais les marchés apprécient ce signe supplémentaire d'engagement. Il faut remonter à février 2020 pour retrouver des acquisitions d'actions Tesla de Musk sur le marché. En outre, l'homme d'affaires avait ensuite copieusement vendu des titres, pour plus de 20 milliards de dollars en 2022, saisissant le prétexte de l'acquisition de Twitter.
* Intel (+2,87% à 24,77$). Le fabricant de semi-conducteurs a abaissé ses estimations annuelles 2025 de dépenses opérationnelles ajustées à 16,8 Mds$, (17 Mds$ auparavant). Cette réduction fait suite à la cession d'une participation de 51% dans l'activité d'Altera (puces programmables) à la firme de private equity Silver Lake, opération valorisant l'unité 8,75 Mds$. La déconsolidation de l'activité explique la réduction des prévisions de dépenses. Intel a finalisé la transaction le 12 septembre, Silver Lake acquérant une participation majoritaire dans Altera. Le géant des microprocesseurs rationalise son activité sous la direction de Lip-Bu Tan, avec également une prise de participation de 10% du gouvernement américain par la conversion de subventions en actions... Altera a enregistré au 1er semestre 2025 une marge brute de 55% pour un chiffre d'affaires de 816 millions de dollars, avec des dépenses d'exploitation de 356 M$. Intel maintient enfin son objectif de dépenses d'exploitation 2026 de 16 Mds$.
* Alaska Air (-6,69% à 59,13$). La compagnie aérienne américaine avertit légèrement. Désormais, elle s'attend à ce que son bénéfice ajusté par action pour le troisième trimestre se situe dans le bas de fourchette de ses prévisions précédentes, soit entre 1 et 1,40$. Le groupe de Seattle explique que les coûts élevés du carburant et des défis opérationnels pèsent sur ses coûts unitaires. L'irrégularité des opérations, liée notamment aux conditions météorologiques et à des problèmes de contrôle aérien, a entraîné une augmentation des coûts tels que l'indemnisation des passagers et les dépenses liées aux heures supplémentaires des équipages. Alaska a également été touchée par une panne informatique majeure en juillet, qui a perturbé des centaines de vols et bloqué des milliers de passagers pendant la haute saison des voyages d'été. La firme souligne néanmoins l'amélioration des tendances en matière de recettes, grâce à une forte demande de produits haut de gamme et à un rebond des réservations d'entreprises.
* EchoStar (-3,94% à 71,40$). Le groupe de communications par satellite prévoit de disposer de 24,1 Mds$ de trésorerie après avoir utilisé le produit des ventes de licences de spectre pour rembourser sa dette, renforçant ainsi son bilan pour soutenir la croissance des secteurs wireless, satellites et technologies, indique l'agence Reuters. Le groupe a vendu des licences de spectre sans fil à AT&T pour 23 Mds$ et à SpaceX pour 17 Mds$, après que la Commission fédérale des communications (FCC) ait mis en doute la conformité d'EchoStar avec les extensions de déploiement et l'utilisation du spectre des services mobiles par satellite. Le produit des transactions de spectre s'élève à 31,2 Mds$ et le remboursement de la dette de l'entreprise s'élèvera à 11,4 Mds$, selon des propos du CEO Hamid Akhavan tenus lors de la World Space Business Week à Paris, propos relayés par Reuters. Au 30 juin, EchoStar disposait de 4,3 Mds$ de cash.
* Nvidia (-0,04% à 177,75$). La Chine a jugé à l'issue d'une enquête préliminaire que Nvidia, géant des puces d'IA, avait enfreint les lois anti-monopole. Pékin accentue ainsi la pression sur Washington dans le cadre de négociations commerciales sensibles, indique Bloomberg. Le fabricant américain de puces a été reconnu coupable d'infraction à la réglementation antitrust, a déclaré l'Administration d'État pour la régulation du marché dans un communiqué, sans fournir plus de précisions. Le groupe de Jensen Huang avait précédemment révélé faire l'objet d'une surveillance en Chine, où les autorités de régulation lui avaient demandé de continuer à approvisionner les entreprises locales en échange de l'approbation réglementaire de son acquisition de Mellanox, rappelle Bloomberg. Le groupe avait déjà averti qu'il pourrait être sanctionné dans cette affaire. Nvidia a finalisé l'acquisition du concepteur de technologies réseau Mellanox en 2020...
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