Clôture Wall Street : les indices sur de nouveaux sommets

En clôture de marché, Wall Street termine bien orientée, sur des sommets ce vendredi. La place américaine avait grimpé "à retardement" hier avec Intel et Nvidia, au lendemain du premier assouplissement monétaire de l'année. Donald Trump et le président chinois Xi Jinping s'entretiennent, ce jour, par téléphone au sujet de l'activité de TikTok aux Etats-Unis et des questions commerciales. Le président américain a déjà donné plus tôt cette semaine pour acquis un accord au sujet du réseau social de partage de vidéos courtes. L'entretien est le premier rendu public entre les deux présidents depuis trois mois...
En cette fin de semaine, le S&P 500 avance encore de +0,49%, calé à 6.664 pts (+0,74% en glissement hebdomadaire), et battant un nouveau record en séance à 6.671 pts. Le Dow Jones est également en rebond de +0,37% à 46.315 pts. L'indice des valeurs industrielles réalise une poussée de +0,94% sur la semaine, et touche un nouveau record ce vendredi, à 46.396,47$. Le Nasdaq n'est pas en reste et gagne +0,72% à 22.631 pts en clôture. Sur la semaine, l'indice technologique avance de +1,27%, établissant ce vendredi à un nouveau record à 22.645,11 pts.

Avant-hier, la Fed a, sans surprise, baissé ses taux d'un quart de point, ce qui ramène le taux des 'fed funds' entre 4 et 4,25%. Stephen Miran, nouveau gouverneur fraîchement désigné par Donald Trump, a même plaidé pour un geste encore plus fort de 50 points de base, en ligne avec la posture agressive du président. La banque centrale américaine anticipe encore deux assouplissements monétaires d'un quart de point d'ici la fin de l'année. "Il n'existe plus de voie sans risque aujourd'hui", a résumé le président de la Fed, Jerome Powell, lors de la conférence de presse de mercredi. "La situation est très difficile pour les décideurs politiques", a ajouté le patron de l'institution monétaire américaine.

Les responsables de la Fed, qui admettent une dégradation du marché du travail, continuent d'anticiper un ralentissement de croissance - moins important qu'auparavant cependant à +1,6% en 2025 (+1,4% précédemment estimé). Le chômage est attendu à 4,5%. La médiane des nouvelles estimations fait ressortir une prévision d'inflation de 3% en fin d'année, inchangée par rapport aux évaluations du mois de juin et nettement supérieure à l'objectif de la Fed de 2%. Une inflation qui ralentirait lentement l'an prochain malgré la baisse des taux, imaginent les responsables de la Fed. Le dernier "dot plot" de la Fed montre enfin une projection de taux à 2,875% en fin d'année 2025, inférieure de 3/4 de point de pourcentage à l'estimation suivante la plus basse, note Reuters.

Le Sénat américain a confirmé Stephen Miran, conseiller de Trump, au poste de gouverneur de la Fed, juste avant que ne débute la réunion monétaire. Miran remplace l'ancienne gouverneure Adriana Kugler, qui a quitté la Fed en août. Son départ a offert à Trump une nouvelle opportunité d'imposer ses idées au sein d'une banque centrale qui tente de défendre son indépendance. En revanche, Donald Trump n'a pu obtenir l'éviction de la gouverneure Lisa Cook, accusée d'avoir utilisé deux propriétés qu'elle avait achetées comme résidences principales, ce qui lui aurait permis d'obtenir des conditions de prêt plus avantageuses. Cook a donc assisté à la réunion et a voté en faveur de la baisse de taux d'un quart de point.

Le président de la Fed de Minneapolis, Neel Kashkari, a indiqué aujourd'hui qu'il soutenait la décision monétaire prise cette semaine de réduire d'un quart de point les taux, ramenés entre 4% et 4,25% désormais. Il estime par ailleurs selon Reuters que des baisses de taux d'un quart de point seront encore appropriées lors de chacune des deux dernières réunions monétaires de l'année - ce qui ressort en ligne avec les prévisions de marché et le récent 'dot plot' de la Fed. "Je pense que le risque d'une forte hausse du chômage justifie que le comité prenne des mesures pour soutenir le marché du travail", a expliqué Kashkari, ajoutant qu'il estime désormais que le risque d'une forte hausse de l'inflation due aux droits de douane est faible. "À moins d'une forte augmentation des tarifs douaniers ou d'un autre choc du côté de l'offre, il m'est difficile de voir l'inflation grimper bien au-delà de 3% compte tenu des tarifs douaniers annoncés et de la part relativement faible des biens importés dans la consommation globale des États-Unis", résume le responsable.

L'ancien président de la Fed de St. Louis James Bullard, candidat à la présidence de la banque centrale américaine, a déclaré qu'il n'aurait pas soutenu une baisse des taux d'intérêt de 50 points de base cette semaine. "Je pense que la décision de la Fed était judicieuse", a-t-il déclaré vendredi sur Bloomberg Television. Interrogé sur son possible vote pour 50 points de base, il a répondu : "Non, je ne pense pas". Il "mise" sur trois baisses consécutives jusqu'à la fin de l'année.

Sur le front économique aux États-Unis hier, l'indice manufacturier de la Fed de Philadelphie pour le mois de septembre s'est établi à +23,2, contre un consensus de 3 et une lecture pratiquement nulle un mois auparavant. L'indice signale donc une forte expansion inattendue de l'activité manufacturière dans la région considérée.

Les inscriptions au chômage pour la semaine close le 13 septembre se sont établies à 231.000, contre 241.000 de consensus FactSet et 264.000 pour la lecture révisée de la semaine antérieure.

L'indice des indicateurs avancés américains du Conference Board pour le mois d'août 2025 s'est affiché en retrait de 0,5% d'un mois sur l'autre, une baisse nettement plus conséquente que prévu puisque le consensus FactSet était de -0,2%. La lecture révisée du mois antérieur se situe à +0,1% désormais contre -0,1% auparavant.

Sur le front commercial, le secrétaire américain au Trésor Scott Bessent et Trump ont déjà laissé entendre que les Etats-Unis et la Chine étaient parvenus à un accord sur le sort de TikTok. Sur Truth Social, le président américain a indiqué qu'un accord avait été conclu concernant une certaine entreprise "que les jeunes de notre pays souhaitaient vivement sauver". "La grande réunion commerciale en Europe entre les États-Unis et la Chine s'est très bien déroulée ! Elle se terminera prochainement", a ajouté le président américain. "Je m'entretiendrai avec le président Xi vendredi. Nos relations restent très solides !", a tenu à rassurer Trump...

"À une échelle beaucoup plus grande, nous sommes assez proches d'un accord", a aussi déclaré Trump cette semaine à propos des discussions commerciales avec la Chine. Le président américain a toutefois tempéré les attentes d'un accord commercial global imminent entre les deux superpuissances, déclarant que les Etats-Unis pourraient éventuellement prolonger la trêve tarifaire actuellement en vigueur entre les deux pays et ajoutant qu'il pensait que la pause avait "de très bonnes conditions".

Les pétroles se tassent cette semaine. Le baril de brut WTI redonne -1,63% à 62,64$ (-1,06% en glissement hebdomadaire). Le Brent de mer du Nord recule de -1,35%, revenant à 66,61$ (-1,29% sur la semaine).
Le dollar s'échange 0,8514 euro.
Encore une très belle semaine pour l'once d'or, qui gagne +1,62% en glissement hebdomadaire... Le métal jaune prend +1,12% ce vendredi, et termine à 3.685,06$, après un plus haut de séance à 3.685,28$, et un record hebdomadaire logé mercredi à 3.706,90$ !
Le Bitcoin redonne -0,22% à 117.173,66$.

Les valeurs

* Apple (+3,2% à 245,5$). Le groupe de Cupertino commercialise, à compter de ce 19 septembre, ses nouveaux produits, alors que les précommandes avaient débuté le 12 septembre. Bloomberg note que depuis 4 ans, des clients d'Apple attendaient un nouveau design avant d'acheter un nouvel iPhone. "L'heure est venue pour eux, avec la mise en vente des iPhone 17 Pro, Pro Max et iPhone Air", lance Bloomberg. Apple lance plusieurs nouveaux modèles d'iPhone, ainsi que les nouvelles Apple Watch SE, Watch Series 11, Watch Ultra 3 et les AirPods Pro 3. Les premières ventes en Asie ont montré une forte demande pour les modèles Pro, ajoute Bloomberg. A Hong Kong, une petite foule s'est rassemblée dans la boutique Apple pour découvrir les nouveaux appareils, mais le stock en magasin était limité au nouvel iPhone Air. Toute personne souhaitant acheter un iPhone 17 ou une édition Pro était ainsi invitée à commander en ligne, Apple indiquant un délai d'attente d'environ trois semaines.
Les Apple Store d'Australie, de Nouvelle-Zélande, de Chine continentale et de Singapour ont affiché des délais de livraison similaires selon Bloomberg, qui note que l'attente pour l'iPhone 17 Pro Max peut atteindre 4 semaines. Le Japon serait le seul grand marché où les consommateurs pourraient acquérir n'importe quel nouveau modèle d'iPhone avec livraison le lendemain, tandis qu'en Corée du Sud, le 17 Pro serait disponible en une semaine et le Pro Max serait indiqué indisponible avant fin octobre.

* FedEx (+2,32% à 231,75$). Le géant des livraisons a rétabli ses prévisions financières annuelles, qui avaient été suspendues en juin sur fond de guerre commerciale. Le groupe table sur une croissance de son chiffre d'affaires de 4 à 6% pour cet exercice, supérieure aux estimations. Ses prévisions de bénéfice ajusté par action sont comprises entre 17,20 et 19$, en ligne avec les attentes. FedEx dit être en bonne voie pour réduire ses coûts de 1 milliard de dollars pour l'exercice 2026 et céder son activité de fret d'ici juin prochain, mais le groupe anticipe aussi un impact des tarifs douaniers de 1 milliard de dollars sur l'exercice prochain. Au 1er trimestre fiscal, le groupe a réalisé un bénéfice ajusté de 3,83$ par action pour un chiffre d'affaires en hausse de près de 3% à 22,2 Mds$, deux mesures supérieures au consensus avec la hausse des volumes aux États-Unis. Le DG Raj Subramaniam a déclaré que ces résultats soulignaient le succès des initiatives stratégiques...

* Nvidia (+0,24% à 176,67$). Le géant américain des puces d'IA a signé une lettre d'intention pour un éventuel investissement de 500 millions de dollars lors du prochain tour de table de l'entreprise britannique Wayve, indique Reuters, citant le groupe spécialisé dans les technologies de conduite autonome. L'initiative fait suite à la signature par le Royaume-Uni et les États-Unis d'un accord technologique visant à renforcer leurs liens dans le domaine de l'IA et sur d'autres secteurs technologiques. Fondé en 2017 et basé à Londres, Wayve a levé plus de 1 Md$ l'année dernière, avec l'aide de SoftBank et Nvidia. Uber avait également réalisé un investissement distinct dans l'entreprise en 2024 pour un montant non divulgué, précise encore Reuters. La technologie de Wayve utilise l'apprentissage automatique grâce à des capteurs de caméra montés sur les véhicules pour analyser les schémas de circulation et le comportement des conducteurs. Ses plateformes sont soutenues déjà par un partenariat avec Nvidia. Wayve opère en Grande-Bretagne et aux États-Unis.
Notons par ailleurs que Samsung Electronics aurait obtenu la qualification de Nvidia pour ses puces HBM3E à 12 couches, d'après le Korea Economic Daily qui indique que son champion local a donc réussi les tests nécessaires après plusieurs essais ratés.

* Lennar (-4,18% à 127,32$). Le constructeur immobilier américain a annoncé pour son 3e trimestre fiscal un bénéfice ajusté par action de 2$, contre 2,12$ de consensus et 3,9$ un an avant. Les revenus ont été de 8,8 Mds$ environ, ratant également le consensus, alors qu'ils se situaient à 9,4 Mds$ pour la période correspondante de l'an dernier. Les prévisions de livraisons pour le 4e trimestre sont par ailleurs inférieures aux attentes, avec les pressions inflationnistes qui pèsent toujours sur la demande. Les livraisons du 4e trimestre sont attendues entre 22.000 et 23.000 unités (25.000 de consensus).