Entretien avec Ramez Nasser, PDG d'Energisme
Nous pensons être en mesure de créer de la valeur avec Loamics et d'externaliser cette valeur dès cette année

Boursier.com : Vous êtes à la tête d'Energisme depuis 1 an, en compagnie de Jérôme Knaepen, DG délégué. Quelles sont vos priorités commerciales?
R. N.: Energisme est aujourd'hui le leader de l'édition de logiciel auprès des experts de l'énergie et des grands comptes. Les plus grands bureaux d'etudes utilisent N GAGE, parfois en marque blanche auprès de leurs clients. Nous pensons qu'Energisme doit également adresser le marché des entreprises de taille intermédiaire avec un accompagnement sur toute la chaine de valeur et d'exigence reglementaire. Un nouveau produit, plus accessible, est d'ailleurs en cours de développement et sera associé à un écosystème de partenaires que nous avons développé pour répondre aux exigences de ce nouveau segment de marché considérable. La règlementation européenne, qui se traduit en France par exemple avec le décret Tertiaire et le décret BACS, oblige de façon générale les détenteurs d'immeubles, de bureaux et d'entrepôts de s'équiper d'un système de relève, d'analyse et de pilotage des usages de consommation (climatisation, chauffage, éclairage parties communes...). La performance d'un immeuble requiert aujourd'hui aussi de plus en plus de matière grise. Moins de 20% des acteurs du tertiaire qui sont concernés par le décret BACS sont équipés d'une GTB (gestion technique du bâtiment). Ceux qui ignorent leur trajectoire d'emprunte carbone encourent un risque bilanciel de plus en plus important. Les investissements ou rénovations doivent être priorisés et planifiés sur plusieurs exercices en fonction du meilleur retour sur investissement et de la règlementation qui s'impose. Nous voyons déjà des surprises entre la valeur bilantielle et la valeur réelle d'actifs immobiliers dont l'efficacité énergétique et environnementale n'auraient pas été adressés ou mal gérés... Cela aura des répercussions multiples et bien réelles pour les propriétaires et les opérateurs. Energisme veut être un acteur essentiel pour la réussite de l'atteinte des objectifs d'efficacité énergétique et neutralité carbone de ses clients tout en facilitant la valorisation de leurs actifs.
Boursier.com : Sébastien Martin avait pris la tête de la société fin 2023 pour au final la quitter quelques semaines plus tard... Ce qui n'a pas apaisé les questionnements autour de la société. Que s'est-il passé ?
R. N.: La vie des entreprises n'est pas toujours un long fleuve tranquille et les challenges sont toujours nombreux ! Je peux tout a fait comprendre les questionnements autour d'Energisme. Nous sortions à l'arrivée de Sébastien d'un mécanisme de financement sous forme d'equity line particulièrement toxique et dilutif et d'une absence totale de maitrise des couts opérationnels. J'ai aujourd'hui l'immense chance de pouvoir travailler en binôme avec Jérome Knaepen, expert reconnu dans le monde de l'énergie avec qui je partage une vraie vision pour l'avenir de l'entreprise. Même si ce n'était pas forcément prévisible, nous avons une excellente complémentarité opérationnelle. Mais une entreprise, ce n'est pas seulement un homme ou une femme, c'est un collectif engagé avec des objectifs communs. J'en profite pour saluer l'engagement de tous nos collaborateurs. Nous avons l'opportunité d'aider a la fois nos clients et la planète. C'est une belle mission pour laquelle nous agissons chaque jour avec humilité et détermination.
Boursier.com : Quel est l'avenir de votre filiale dédiée à la santé, Loamics?
R. N.: Nous pensons être en mesure de créer de la valeur avec notre filiale et d'externaliser cette valeur dès cette année avec l'arrivée d'un investisseur industriel. Le traitement sécurisé de la donnée de santé représente un marché considérable et les enjeux de souveraineté en santé numérique n'ont jamais été aussi présents qu'aujoud'hui. En France, grâce au consortium P4DP, dont Loamics est le chef de file, le CNGE fait confiance à Loamics pour traiter dans les années qui viennent les données de santé de millions de français. Ce projet a été en partie financé par la BPI dans le cadre de France 2030 et bien sûr par Energisme jusqu'ici. Vu les étapes techniques déjà franchies, cela nous semble opportun d'accélérer notre développement avec l'arrivée d'un investisseur.
Boursier.com : A quoi faut-il s'attendre pour les résultats que vous publierez le 23 avril prochain?
R. N.: La reglementation boursiere m'interdit de préempter le calendrier acté. Comme annoncé le 23 février 2025, le CA récurent 2024 est légèrement en hausse par rapport à 2023, mais l'EBITDA 2024 devrait afficher une amélioration significative d'environ 40%. Cette amélioration de l'EBITDA résulte d'une gestion rigoureuse des coûts. En 2025, la hausse de l'EBITDA proviendra essentiellement de la progression du chiffre d'affaires. Nous avons mis en place une discipline de gestion pour arriver à réduire les coûts en 2024 et ainsi redresser l'entreprise. 2024 était une année de transition. 2025 doit etre une année de progression !
Boursier.com : Aurez-vous besoin de solliciter les investisseurs à court ou moyen terme?
R. N.: Pourquoi pas s'il s'agit de réaliser une opération offensive comme une acquisition. Nous envisagerions la possibilité d'une opération financière uniquement si elle est relutive pour les actionnaires d'Energisme. La société n'a plus eu recours, depuis fin 2023, aux financements ultra dilutifs que sont les "Equity Line". Nous sommes concentrés sur l'atteinte d'une indépendance financiere qui passe d'abord par un Ebitda positif.
Boursier.com : Ne faut-il pas opérer un regroupement d'actions, le titre cotant sous le centime d'Euro ?
R. N.: Nous pensons qu'effectivement il serait opportun, pour la vie du titre, d'effectuer un regroupement d'actions, mais nous ne souhaitons pas réaliser de regroupement sans l'associer à un événement positif qui le légitimerait, par exemple l'atteinte d'un EBITDA mensuel positif, ce qui est envisageable dans les prochains mois. Ces deux actions seraient très positives pour revenir dans le radar d'investisseurs institutionnels.
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