Entretien avec Olivier Balva, PDG de Prologue
La question du rachat d'actions ne doit plus être un tabou chez Prologue
Boursier.com : Prologue publie donc, comme annoncé précédemment, une lourde perte nette due à un jeu d'écriture comptable, sans conséquence cash. Mais l'EBITDA atteint un niveau record...
Comme vous le soulignez, les comptes 2023 que nous venons de publier sont parfaitement en ligne avec ce que nous avions annoncé lors de la publication de notre plan stratégique 2027. Les pertes de Prologue sur cet exercice sont effectivement exclusivement dues à des écritures comptables exceptionnelles qui n'ont eu aucune incidence sur la trésorerie du groupe en 2023. Sans ces écritures, Prologue aurait extériorisé un résultat d'exploitation tout à fait bénéficiaire. Comme vous le souligniez également, notre rentabilité opérationnelle en termes d'EBITDA marque d'ailleurs une très forte progression avec un bond de 80% pour atteindre le niveau record de 6,9MEUR.
Boursier.com : Toutes les corrections comptables et réévaluations d'actifs sont-elles désormais passées dans les comptes ou reste-t-il des reliquats ?
Comme nous l'avons annoncé, la mise en place de notre plan stratégique nous a amené à réévaluer tous les actifs du groupe. Cela était nécessaire pour ne plus avoir à y revenir. Ce travail nous a permis de constater que la valeur comptable de certains actifs devait être revue à la baisse pour un montant total de 4,1 MEUR mais, plus important, nous avons également pu constater que la valeur d'autres actifs comme Alhambra ou M2i aurait pu être revue fortement à la hausse et sans doute pour des montants sans commune mesure avec ces 4,1 MEUR. Ce qui est regrettable, c'est que les normes comptables nous imposent de ne passer dans les comptes que la baisse de valorisation d'actifs et n'autorisent en aucun cas la prise en compte des hausses. Cela pénalise encore une fois la perception que l'on peut avoir de la véritable valeur intrinsèque des actifs de Prologue.
Boursier.com : Sur quels leviers comptez-vous jouer pour parvenir, d'ici 3 ans, aux 8% de rentabilité opérationnelle ?
Pour atteindre notre objectif, nos axes sont doubles. Nous allons concentrer nos ressources sur nos activités les plus porteuses et les plus rentables, à la fois en France et en Espagne. En parallèle, nous continuerons à réduire et même arrêter les activités qui mobilisent des ressources et n'offrent pas les perspectives attendues en termes de rentabilité. La forte croissance de l'EBITDA constatée en 2023 s'inscrit déjà parfaitement dans cet objectif.
Boursier.com : Etant données d'une part, la faiblesse de la capitalisation boursière, 17 MEUR environ, et d'autre part, la Trésorerie disponible, 16,4 MEUR, peut-on imaginer un programme de rachats d'actions?
O.B. Il est vrai que ce niveau de capitalisation ne cesse de nous surprendre, Prologue étant une société qui ne brûle pas de cash, qui extériorise 6,9 MEUR d'EBITDA et qui dispose de 16,4 MEUR de trésorerie. Dans ce contexte, la question du rachat d'actions ne doit plus être un tabou même si, à titre personnel, je considère que la trésorerie doit servir au développement de l'entreprise, en particulier lorsqu'elle possède autant de potentiel de croissance que Prologue. A l'occasion de la prochaine assemblée générale, une résolution sera débattue et proposée au vote. Elle permettra aux actionnaires de se prononcer.
Boursier.com : Quel message adressez-vous aux petits porteurs, eu égard justement de la faiblesse du titre et de la capitalisation de Prologue ?
Je perçois bien leur impatience. Entant moi-même actionnaire, je la partage totalement. Lorsque j'ai accepté de prendre la direction du groupe en juillet dernier, j'ai indiqué que la revalorisation du titre Prologue était l'une de mes priorités. Pour y parvenir, cela passe par la réussite du plan stratégique que nous venons de mettre en place, mais pas seulement. En effet, le décalage que nous constatons entre la capitalisation et les éléments financiers du groupe que nous venons de rappeler s'explique sans doute aussi par le fait nous sommes confrontés à un marché boursier particulièrement défavorable aux petites capitalisations. De plus, dans notre cas, nous avons eu à subir les ventes de fonds qui se sont retrouvés dans l'obligation de céder un nombre conséquent de titres depuis plusieurs années. Cette pression vendeuse, réelle ou supposée, est un élément connu des investisseurs avec lesquels nous discutons, et semble ne pas les encourager à nous rejoindre dans l'immédiat. Cette situation n'est pas définitive. Elle devrait se résoudre d'elle-même à l'avenir et pourrait permettre au titre d'opérer un véritable rattrapage boursier.
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