Wall Street : encore plus haut !
Nouveaux sommets malgré le 'shutdown'

Wall Street s'affiche encore dans le vert avant bourse ce jeudi, le Nasdaq s'adjugeant 0,4% et le S&P 500 0,2%, attendus sur de nouveaux sommets avec les espoirs de baisse des taux. Le Dow Jones est plus calme, stable en pré-séance. Hier déjà, les indices avaient battu des records malgré le 'shutdown' et les mauvais chiffres de l'emploi privé.
Le 'shutdown', le premier depuis 2018-2019, prend effet depuis hier en l'absence d'accord budgétaire au Congrès. Un tel blocage a retardé déjà les chiffres des dépenses de construction hier, et devrait encore perturber le calendrier des statistiques américaines avec notamment un possible report du rapport sur l'emploi américain attendu en principe vendredi (consensus FactSet 50.000 créations de postes non agricoles, 62.000 dans le privé, 4,3% de taux de chômage)... Tout dépendra de la durée de ce blocage, qui reste incertaine. Les opérateurs gardent en mémoire la durée historique du dernier shutdown de 2018-2019, de sept semaines durant le premier mandat de Trump, mais les choses pourraient être différentes cette fois...
Les Démocrates du Congrès et Trump se sont enlisés avant-hier dans une confrontation sur les dépenses de santé, entrainant une paralysie du gouvernement qui perturbe les services nationaux et met au chômage partiel des fonctionnaires fédéraux. Trump et les dirigeants du Congrès ont concentré leurs interventions publiques tout au long de la journée de mardi sur l'accusation mutuelle de la suspension du financement, note Bloomberg. Un dernier vote sur un projet de loi de dépenses provisoires a échoué mardi soir par 55 voix contre 45, les Républicains n'ayant pas obtenu les 60 sénateurs nécessaires pour surmonter le blocage démocrate, rappelle l'agence.
Le financement gouvernemental expirait avant-hier à minuit. Les travailleurs essentiels, comme les militaires, travailleront sans salaire, tandis que les employés fédéraux non essentiels seront mis au chômage partiel, détaille Bloomberg. Jusqu'à 750.000 fonctionnaires fédéraux pourraient être mis au chômage partiel temporaire même si Trump ne procède pas à des licenciements définitifs, selon une estimation du Congressional Budget Office relayée par Bloomberg. Trump a haussé le ton avant-hier en affirmant que son administration pourrait licencier définitivement beaucoup de fonctionnaires fédéraux en cas de 'shutdown'. Le gouvernement fédéral a généralement recours au chômage partiel temporaire en cas de suspension du financement, puis leur verse des arriérés de salaire à la fin du blocage, rappelle Bloomberg.
Sur le front économique aux USA hier, les États-Unis ont détruit pas moins de 32.000 emplois dans le privé au mois de septembre, selon le rapport d'ADP, alors que les économistes de la place anticipaient en moyenne 50.000 créations. Pire encore, les chiffres du mois d'août ont été révisés en forte baisse, à 3.000 destructions de postes contre 54.000 créations précédemment évaluées. De quoi alimenter les craintes d'un profond ralentissement du marché américain de l'emploi, mais aussi faire remonter les anticipations de baisse des taux.
"Malgré la forte croissance économique observée au deuxième trimestre, la publication de ce mois-ci confirme davantage ce que nous avons observé sur le marché du travail, à savoir que les employeurs américains ont été prudents en matière d'embauche", indique Nela Richardson, cheffe économiste d'ADP.
En septembre, ADP a procédé à son réétalonnage préliminaire annuel du Rapport national sur l'emploi, basé sur les résultats du Recensement trimestriel de l'emploi et des salaires pour l'année 2024. Ce réétalonnage a entraîné une réduction de 43.000 emplois en septembre par rapport aux données antérieures à l'étalonnage. La tendance est restée inchangée ; la création d'emplois a continué de ralentir dans la plupart des secteurs.
En septembre, les entreprises de 1 à 19 personnes ont détruit 19.000 postes, alors que les entreprises de 20 à 49 personnes ont supprimé 21.000 emplois. Les compagnies de 50 à 249 personnes ont détruit 11.000 emplois et celles de 250 à 499 personnes ont supprimé 9.000 postes. En revanche, les grandes entreprises (plus de 500 personnes) ont généré 33.000 emplois.
L'indice PMI manufacturier final américain de septembre publié hier s'est affiché comme attendu à 52, signalant une expansion de l'activité manufacturière nationale le mois dernier. La lecture préliminaire était également de 52 et celle du mois antérieur de 53... L'ISM manufacturier de septembre s'est établi à 49,1 contre un consensus FactSet de 49,4, ce qui signale en revanche une légère contraction de l'activité. L'indice des commandes nouvelles de l'ISM s'est affiché à 48,9 contre 51,4 un mois auparavant.
Ce jeudi, étaient en principe attendues l'étude Challenger, Gray & Christmas concernant les destructions d'emplois annoncées par les entreprises américaines pour septembre (13h30), les inscriptions au chômage pour la semaine close le 27 septembre (14h30, consensus 223.500), ainsi que les commandes industrielles américaines d'août (16h, consensus +1,2%). Il est probable que seule l'étude Challenger, privée, soit publiée... Lorie Logan de la Fed sera aussi à suivre.
Enfin, demain, le rapport sur l'emploi devait tenir la vedette, mais les investisseurs pourront aussi s'intéresser à l'indice PMI composite final de septembre (consensus 53,8 pour les services), à l'ISM des services (consensus 51,8), ou encore aux interventions de John Williams et Philip Jefferson de la Fed.
Trump poursuit pendant ce temps ses attaques contre le patron de la Fed Jerome Powell, jugé trop lent à réagir et à baisser les taux. "Je crois vraiment que Jerome 'Too Late' Powell est un OBSTRUCTIONNISTE !", a ainsi lancé le président américain sur son réseau Truth Social... En attendant, le président des États-Unis peut d'une certaine manière se réjouir des très mauvais chiffres de l'emploi privé américain publiés hier par ADP, puisque les anticipations de baisse des taux viennent de fortement remonter. Selon l'outil FedWatch, il y a 99% de chances que la Fed réduise ses taux de 25 points de base le 29 octobre, à l'issue de la prochaine réunion, et un assouplissement supplémentaire d'un quart de point est aussi donné pour quasiment assuré pour le 10 décembre et la dernière réunion FOMC de l'année. Un assouplissement monétaire qui devrait se poursuivre en 2026, à moins bien entendu que l'inflation ne fasse encore des siennes.
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