General Motors abaisse ses prévisions 2025 à cause des droits de douane

Le constructeur automobile américain General Motors a abaissé jeudi ses prévisions pour 2025, une conséquence directe des droits de douane instaurés sur ce secteur par l'administration Trump.
GM avait annoncé mardi des résultats meilleurs qu'attendu au premier trimestre, tout en indiquant réexaminer ses prévisions pour l'année car celles communiquées auparavant n'incluaient pas les nouveaux droits de douane.
Pour ces nouvelles prévisions, le groupe a estimé l'impact brut des surtaxes autour de 4 à 5 milliards de dollars pour cette année, a-t-il précisé dans un communiqué.
Lors d'une audioconférence avec des analystes, le directeur financier Paul Jacobson a indiqué qu'environ deux milliards seraient issus de véhicules importés de Corée du Sud ainsi que du Canada et du Mexique, "en plus d'importations indirectes d'équipements".
Selon lui, le groupe compte compenser "au moins 30%" de l'impact total via des "initiatives propres", notamment avec ses fournisseurs, qui s'ajouteront à "plusieurs stratégies" déjà en place pour atténuer le choc.
"Des mesures supplémentaires sont à l'étude", a-t-il assuré, sans autre détail.
Les prix des véhicules devraient rester dans la lignée du trimestre précédent sur l'ensemble de l'année, sauf en Amérique du Nord où ils devraient augmenter de 0,5 à 1% sur un an au lieu de baisser de 1 à 1,5% selon les anciennes prévisions.
Depuis le 3 avril, les véhicules importés sont taxés à 25% mais ceux venant du Canada et du Mexique - avec lesquels les Etats-Unis ont un accord de libre-échange (ACEUM) - peuvent avoir un taux inférieur à certaines conditions.
Les importations de pièces détachées doivent être taxées à partir du 3 mai à 04H01 GMT.
Mary Barra, patronne de GM, a précisé aux analystes que la totalité des véhicules fabriqués par son groupe en Amérique du Nord et plus de 80% des pièces détachées utilisées aux Etats-Unis entraient dans le cadre de l'ACEUM.
Réindustrialisation
L'administration Trump considère les droits de douane comme un moyen d'inciter les entreprises à produire aux Etats-Unis, pour réindustrialiser le pays. Mais, pour des secteurs comme l'automobile, cela ne peut se faire du jour au lendemain.
Jim Farley, patron de Ford, n'a pas caché ses craintes concernant les conséquences de ces droits de douane sur l'industrie automobile américaine, parlant notamment de catastrophe.
Il affirmait également qu'ils allaient provoquer un déséquilibre au profit des constructeurs asiatiques et européens qui importent également aux Etats-Unis.
Après avoir notamment rencontré plusieurs patrons du secteur, le président américain Donald Trump a annoncé mardi soir un allègement temporaire.
Pour tous les véhicules fabriqués et vendus aux Etats-Unis avec des pièces détachées importées, constructeurs américains et étrangers pourront ainsi déduire 15% du prix de vente recommandé la première année - et 10% la seconde - des frais de douane de 25% sur les importations suivantes.
Selon un responsable du ministère du Commerce, cette période de deux ans a été jugée suffisante par les industriels pour installer une chaîne d'approvisionnement aux Etats-Unis.
M. Trump a également signé un décret exemptant les constructeurs automobiles du paiement d'autres taxes douanières, comme celles sur l'acier ou l'aluminium, pour éviter un cumul.
Ces annonces sont intervenues alors qu'il célébrait mardi soir ses 100 premiers jours au pouvoir lors d'un meeting à Warren, près de Detroit, le coeur de l'industrie automobile américaine. Il a remporté ce très disputé Etat du Michigan lors du scrutin de novembre.
General Motors, numéro un des ventes aux Etats-Unis avec une part de marché croissante revendiquée de 17,2%, les a incorporées dans ses prévisions annoncées jeudi matin.
Dans le détail, GM s'attend désormais en 2025 à un bénéfice net par action hors éléments exceptionnels compris entre 10 et 12,5 milliards de dollars (13,7 à 15,7 dollars auparavant) et à un flux de trésorerie positif proforma de 7,5 à 10 milliards de dollars (11 à 13 milliards auparavant).
Le groupe a assuré que, même au niveau bas de la fourchette concernant cette dernière valeur, il aurait "la capacité de continuer à investir dans l'innovation et la production aux Etats-Unis".
Mais il a décidé de suspendre "temporairement" son programme de rachats d'actions "jusqu'à ce que nous ayons davantage de certitudes concernant notre environnement opérationnel".
Il dispose d'une enveloppe restante de 4,3 milliards pour ce programme, après avoir réduit de 15% le nombre d'actions sur un an.
"L'environnement reste fluide et nous avons espoir que l'administration va continuer à travailler à des accords commerciaux à travers le monde", a relevé M. Jacobson.
Vers 15H05 GMT, l'action General Motors gagnait 1,03% à la Bourse de New York.
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