Votre navigateur (${ userBrowser.name + ' ' + userBrowser.version }) est obsolète. Pour améliorer la sécurité et la navigation sur notre site, prenez le temps de mettre à jour votre navigateur.      
8 144.17 PTS
+0.94 %
8 156.2
+1.05 %
SBF 120 PTS
6 159.65
+1. %
DAX PTS
24 278.19
+0.38 %
Dow Jones PTS
48 562.84
+0.22 %
25 281.60
+0.34 %
1.176
+0.16 %

Au procès de Lafarge, les parties civiles dénoncent le cynisme de la société et de ses cadres

| AFP | 276 | Aucun vote sur cette news
Le cimenterie Lafarge à Jalabiya, dans le nord de la Syrie, le 19 février 2018
Le cimenterie Lafarge à Jalabiya, dans le nord de la Syrie, le 19 février 2018 ( Delil souleiman / AFP/Archives )

"La perspective des bénéfices était supérieure aux risques": au procès de Lafarge, les parties civiles ont dénoncé vendredi le cynisme de la multinationale et de ses ex-responsables, qui ont choisi de maintenir une usine en Syrie jusqu'en 2014 moyennant des paiements à des groupes jihadistes classés comme "terroristes".

Après quatre semaines de débats, la parole est désormais aux avocats des parties civiles pour leurs plaidoiries.

Dans cette affaire, la société et huit anciens responsables sont jugés jusqu'au 19 décembre pour financement du terrorisme et violation d'embargo, soupçonnés d'avoir versé en 2013 et 2014 à des groupes rebelles, dont l'État islamique (EI) et Jabhat al-Nosra, plusieurs millions d'euros afin de maintenir l'activité d'une cimenterie à Jalabiya, dans le nord de la Syrie.

"Les salariés syriens ont été exposés aux conséquences de ce système pour maintenir l'activité de l'usine coûte que coûte", a dénoncé Me Mathieu Bagard, avocat de plusieurs anciens employés de la cimenterie. "Ce qu'il faut entendre c'est la manière dont la peur s'est infiltrée dans leur vie quotidienne, dans leurs trajets vers l'usine", qui étaient truffés de checkpoints tenus par les groupes rebelles, a relaté sa consœur, Me Elise Le Gall.

"Chaque paiement de sécurité nourrissait le contrôle territorial des groupes terroristes, chaque paiement consolidait les checkpoints", a-t-elle ajouté.

"Le mobile c'était la préservation de l'investissement", a abondé Me Grégoire Rialan, qui défend les ONG Sherpa et ECCHR.

"Des risques ont été pris en conscience car la perspective des bénéfices était supérieure aux risques", a lancé de son côté Me Julie Février, autre conseil de Sherpa. "On s'autorise à financer des factions armées pour continuer à opérer", mais "l'argent n'est pas neutre", a-t-elle observé.

"Si ces groupes sont terroristes, on finance le terrorisme", a-t-elle poursuivi. "Un financement parle, un financement n'est pas une ligne, un chiffre dans un tableau".

Pour l'avocate, "ce financement du terrorisme n'est pas l'œuvre d'une pomme pourrie comme tente à le faire croire (l'entreprise), c'est tout un système qui dysfonctionne".

"Responsabilités diluées"

"Les responsabilités sont diluées à divers niveaux de la hiérarchie", a encore pointé Me Février. Et pendant les débats, les prévenus se sont défaussés les uns sur les autres, a-t-elle fustigé. "C'est toujours soit la faute du N+1, soit la faute du N-1 (...) finalement c'est la faute à personne, comme dans la cour de récréation".

L'ex-PDG du groupe Lafarge, Bruno Lafont, arrive au tribunal de Paris, le 4 novembre 2025
L'ex-PDG du groupe Lafarge, Bruno Lafont, arrive au tribunal de Paris, le 4 novembre 2025 ( Dimitar DILKOFF / AFP/Archives )

Elle a particulièrement critiqué la position adoptée par l'ex-PDG du groupe Bruno Lafont, qui s'est toujours défendu en disant qu'il n'était pas au courant des versements effectués. Un autre prévenu, l'ancien directeur général adjoint de Lafarge Christian Herrault, affirme lui que son supérieur avait bien été informé.

"Lorsqu'on est aux commandes, on est responsable, diriger une grande multinationale ça oblige, on a des milliers de personnes sous sa hiérarchie", a déroulé l'avocate de Sherpa. "On ne peut pas sérieusement croire que quand la guerre éclate (...) on ne surveille pas ce qui se passe près de l'usine" et "qu'on est tenus à l'écart des confidences".

"Une condamnation d'une multinationale aurait un effet dissuasif pour toutes les autres", a-t-elle enfin plaidé.

Au total, 337 parties civiles se sont constituées à ce jour dans cette affaire, dont 12 associations, 193 anciens salariés de l'usine de Lafarge en Syrie, et 132 victimes directes ou indirectes d'attentats liés à l'État islamique, a détaillé Aurélie Valente, une des deux représentantes du parquet national antiterroriste.

L'ancien directeur général adjoint de Lafarge Christian Herrault (g) arrive au tribunal de Paris, le 4 novembre 2025
L'ancien directeur général adjoint de Lafarge Christian Herrault (g) arrive au tribunal de Paris, le 4 novembre 2025 ( Dimitar DILKOFF / AFP/Archives )

Le tribunal correctionnel de Paris dira lors de son jugement s'il les juge recevables et si à ce titre elles peuvent prétendre à des dommages et intérêts.

Mais selon la jurisprudence de la Cour de cassation, les personnes physiques ne peuvent être considérées comme des victimes de l'infraction de financement du terrorisme, a expliqué la procureure, qui a demandé de fait de rejeter leur constitution de partie civile. "Nous ne nions nullement la souffrance des salariés de LCS" et des victimes des attentats, a-t-elle assuré. "Mais notre métier de magistrat c'est uniquement de faire appliquer le droit".

 ■

Copyright © 2025 AFP. Tous droits de reproduction et de représentation réservés.

Toutes les informations reproduites dans cette rubrique (dépêches, photos, logos) sont protégées par des droits de propriété intellectuelle détenus par l'AFP. Par conséquent, aucune de ces informations ne peut être reproduite, modifiée, transmise, rediffusée, traduite, vendue, exploitée commercialement ou utilisée de quelque manière que ce soit sans l'accord préalable écrit de l'AFP. l'AFP ne pourra être tenue pour responsable des délais, erreurs, omissions, qui ne peuvent être exclus ni des conséquences des actions ou transactions effectuées sur la base de ces informations.

Votez pour cet article
0 avis
Note moyenne : 0
  • 0 vote
  • 0 vote
  • 0 vote
  • 0 vote
  • 0 vote
Actions les plus vues

Classement des actions les plus vues, pour la période du lundi 08 décembre 2025 au dimanche 14 décembre 2025, des marchés Euronext Paris, Bruxelles, Amsterdam, Growth Paris, NASDAQ et NYSE sur le site et l'application Bourse Direct.

CONTENUS SPONSORISÉS
SUR LE MÊME SUJET
Publié le 14/12/2025

Deux enfants américains se tiennent le main à l'aéroport international de Miami avant de se rendre au Guatemala, le 4 décembre 2025 ( CHANDAN KHANNA / AFP )Andy s'apprête à embarquer pour…

À LIRE AUSSI SUR BOURSE DIRECT
Publié le 15/12/2025

Tokyo a ainsi perdu 1,23%, Shanghai cède 0,55% et Hong Kong 1,46%  

Publié le 15/12/2025

+2%...

Publié le 15/12/2025

Publication des résultats annuel 2024/25 Après avoir publié un chiffre d’affaires annuel de 122,7 M€, en repli de -5,9% en données publiées (-10,8% en…

Publié le 15/12/2025

Spie et Tesla ont signé un accord-cadre portant sur la réalisation de projets de stockage d’énergie par batterie. D’une durée de trois ans renouvelable, il s’applique à l’ensemble des…

L'ouverture de votre compte Bourse Direct est gratuite et s'effectue en ligne en quelques minutes.

Dans le cas d'un transfert de compte, Bourse Direct prend en charge 100% de vos frais, à hauteur de 200 € par compte.