Vivendi : progresse encore !
OPA en vue...

Vivendi progresse encore de 3% à 3,43 euros ce lundi après son envolée de 13% à la veille du week-end, alors que l'Autorité des marchés financiers a annoncé que Bolloré SE devait déposer un projet d'offre publique de retrait visant les titres de Vivendi SE dans un délai de six mois... Cette décision intervient après un bras de fer juridique de plusieurs mois, suscité par l'opposition du fonds activiste parisien CIAM aux modalités de la scission de Vivendi survenue en décembre 2024. L'AMF "a considéré que la société Bolloré SE et M. Vincent Bolloré, qui contrôle cette dernière, sont tenus (...) de déposer un projet d'offre publique visant les titres de capital de la société Vivendi SE, telle qu'elle existe à ce jour" ainsi qu'"au dépôt d'un projet d'offre publique de retrait visant les titres de capital de la société Vivendi SE dans un délai fixé à six mois", est-il écrit dans la décision de l'autorité.
"CIAM examine la décision et réfléchit aux suites à donner à cette décision de l'AMF", a déclaré à l'agence Reuters Julien Visconti, l'avocat de CIAM. L'avocat a souligné que cette décision de l'AMF "ouvrait la voie à une action indemnitaire des actionnaires minoritaires", estimant qu'"on ne peut que se féliciter de cette victoire des actionnaires minoritaires"...
Décote à l'appui
Toutefois, Julien Visconti juge que la décision présente des "inconvénients", en ce qu'elle "ne répare pas la perte de chance des actionnaires qui n'ont pas conservé leurs actions Vivendi à ce jour, et qu'elle "ne répare pas le préjudice subi sur les trois autres entités" qui constituaient l'ancien Vivendi, à savoir Canal+, Havas et Louis Hachette. L'AMF a ainsi estimé dans sa décision ne pas avoir de compétence pour imposer une offre publique de retrait à ces trois sociétés... "Le refus d'ordonner à Bolloré de lancer une OPR sur les trois entités issues de la scission" est "regrettable et pourrait utilement faire l'objet d'un recours", ajoute l'avocat de CIAM.
Alphavalue a salué de son côté une "décision bienvenue de l'AMF, qui améliore un dossier d'investissement déjà très attrayant", ajoutant qu'elle "changeait la donne" pour Vivendi qui est "massivement sous-valorisé".
Calendrier affiché
Rappelons que le groupe Vivendi a acté en décembre 2024 la scission et la cotation de ses entités sur différentes places boursières, dont celle de Canal+ à Londres et de Havas à Amsterdam. Cette scission avait été approuvée par une large majorité de plus de 97% des actionnaires du groupe, mais a fait l'objet de l'opposition forte de certains minoritaires, notamment le fonds parisien CIAM. Ce dernier jugeait que les modalités de la scission ne respectaient pas la réglementation protégeant les actionnaires minoritaires, et que la scission telle que décidée ne créerait pas de valeur pour les actionnaires.
Dans une décision rendue en avril dernier, la cour d'appel de Paris avait désavoué l'AMF, estimant que Vincent Bolloré contrôlait le groupe Vivendi et que le gendarme boursier devait réexaminer sa scission. Vivendi avait déclaré quelques jours après son intention de se pourvoir en cassation pour contester cet arrêt. L'AMF précise qu'elle "veillera" à ce que la clôture de l'offre publique de retrait n'intervienne qu'après que la Cour de cassation "aura rendu son arrêt". La décision de la Cour de cassation pourrait intervenir d'ici la fin de l'année, en décembre...
Les informations et conseils rédigés par la rédaction de Boursier.com sont réalisés à partir des meilleures sources, même si la société Boursier.com ne peut en garantir l'exhaustivité ni la fiabilité. Ces contenus n'ont aucune valeur contractuelle et ne constituent en aucun cas une offre de vente ou une sollicitation d'achat de valeurs mobilières ou d'instruments financiers. La responsabilité de la société Boursier.com et/ou de ses dirigeants et salariés ne saurait être engagée en cas d'erreur, d'omission ou d'investissement inopportun.
- 0 vote
- 0 vote
- 0 vote
- 0 vote
- 0 vote