L'onde de choc ASML Holding

Quelle chute ! ASML Holding s'est effondré de près de 16% hier à Amsterdam, signant sa plus forte baisse quotidienne depuis 26 ans ! Un plongeon soudain qui a plongé un peu plus les bourses européennes dans le rouge mardi en fin de séance.

La société néerlandaise, qui produit les machines destinées à la fabrication des puces électroniques les plus avancées au monde, a, de manière inopinée (elle devait dévoiler ses comptes ce matin), abaissé ses prévisions pour 2025 et annoncé de nouvelles réservations de 2,6 milliards d'euros au troisième trimestre, très loin des 5,39 milliards d'euros anticipés par le consensus 'Bloomberg'. Le groupe explique que, si la demande en puces d'intelligence artificielle reste forte, la demande sur les autres segments "prend plus de temps à se redresser".

"Nous nous attendons à ce que notre chiffre d'affaires net total atteigne 30 à 35 milliards d'euros, dans la moitié inférieure de la fourchette que nous avions donnée au cours de notre journée investisseurs 2022", a déclaré le président et directeur général d'ASML, Christophe Fouquet. La société s'attend également à une marge brute comprise entre 51% et 53%, contre une fourchette précédente comprise entre 54% et 56%, principalement en raison du retard de livraison de ses machines ultraviolettes extrêmes haut de gamme. "Il semble maintenant que la reprise soit plus progressive que ce qu'on avait prévu. Cela devrait se poursuivre en 2025, ce qui incite les clients à la prudence", a ajouté le dirigeant.

Ce ralentissement pour l'un des baromètres de l'industrie des semi-conducteurs a clairement pris plus d'un investisseur par surprise. "Bien que les réservations soient généralement irrégulières, nous devons admettre, compte tenu de la baisse des prévisions, qu'il semble que la reprise cyclique retardée et les défis spécifiques des clients pèsent lourdement sur les attentes d'ASML pour 2025", déclare à l'agence Sara Russo, analyste chez Bernstein. "Beaucoup débattront pour savoir si cette sortie était un accident ou planifiée, mais elle est clairement décevante", ajoute Cantor Fitzgerald. "Les faiblesses d'Intel et de Samsung conduisent clairement à une année 2025 plus mauvaise que prévu".