(AOF) - Fosun fourbit ses armes en vue de riposter à Andrea Bonomi dans la bataille qui l'oppose à ce dernier pour mettre la main sur le Club Med. Le conglomérat chinois a confirmé vendredi mener des discussions avec le brésilien Nelson Tanure afin que celui-ci se greffe à la potentielle surenchère que du groupe chinois. "Nous sommes en discussions. Nous partageons la même vision pour le Club Med", a déclaré Nelson Tanure au Financial Times. Fosun abonde dans ce sens et a déclaré à Reuters que "les choses avançaient bien" entre le groupe chinois et Nelson Tanure.
L'idée étant d'arriver à un accord d'ici la fin de la semaine prochaine.
Pour rappel, l'AMF a fixé au 1er décembre à 18H, le dernier délai pour le conglomérat chinois et ses partenaires de déposer sur la table une offre surpassant celle de l'homme d'affaires italien.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- Groupe à la marque de renommée internationale, avec un chiffre d'affaires réalisé à hauteur de 44 % en France, 27 % en Afrique-reste de l'Europe-Afrique, 15 % aux Amériques et 13 % en Asie ;
- Repositionnement sur le marché très rentable et porteur du haut de gamme -71 % des capacités en 4 et 5 tridents qui accueillent 73 % de la clientèle totale ;
- Forte homogénéité du parc et concentration sur une niche de clientèle moins volatile à fort pouvoir d'achat ;
- Spécificité préservée et améliorée de la marque Club Med (formules tout compris, prise en charge des enfants, axe fort sur les services apportés) : atout clé et différenciant dans un univers très banalisé ;
- Fort effet de levier sur les résultats d'une augmentation des ventes (structure de coûts fixes importants) ;
- Développement en « asset light » (location des villages et contrats de management pour accroitre la flexibilité) ;
- Implantation en Chine, dont le groupe veut faire son deuxième marché d'ici 2015, soutenue par le partenariat opérationnel avec le chinois Fosun Property.
Les points faibles de la valeur
- Exposition aux risques géopolitiques et de catastrophes naturelles dans différentes parties du monde ;
- Image encore « populaire » en contradiction avec la montée en gamme, taille modeste, comparée à celle de ses concurrents, et difficultés à ouvrir plus de 3 villages par an;
- Sensibilité à la clientèle européenne (65 % du CA) et au marasme du tourisme en France, en Egypte et en Tunisie ;
- Concurrence croissante des vacances « self made » grâce au développement du secteur sur Internet ;
- Perte nette à la fin de l'exercice 2012/2013 clos le 30 octobre ;
- Pas de versement de dividende ;
- Incertitudes sur la stratégie à long terme du groupe en raison des offres concurrentes sur le capital.
Comment suivre la valeur
- Activité sensible au moral des ménages, aux tendances du tourisme international, à la situation géopolitique ainsi qu'aux conditions climatiques (manque de neige en hiver...) ;
- Croissance au Brésil et en Russie, l'objectif étant d'avoir 1/3 des clients en provenance des marchés « à croissance rapide » en 2015 ;
- Offres concurrentes sur le groupe : d'une part, l'OPA des deux premiers actionnaires du groupe, Ardian (9,4 % des actions) et le partenaire chinois Fosum Property (9,96 % des actions et 17 % des droits de vote), lancée en 2013 au prix unitaire de 17,5 euros par action; d'autre part, la contre-OPA de l'italien Global Resorts, de la famille Bonomi, au prix de 21 par titre, qui serait lancée du 7 août au 11 septembre.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Hotellerie et loisirs
En 2013 la France est demeurée le pays le plus visité devant les États-Unis et l'Espagne, attirant 84,7 millions de touristes étrangers. Les Chinois sont désormais les premiers visiteurs asiatiques (+23,4% à 1,7 million). En dépit de ces bonnes performances la France ne se situe qu'à la troisième place en termes de recettes (56,1 milliards de dollars), derrière les États-Unis (près de 140 milliards) et l'Espagne (60,4 milliards). Si les séjours sont plus longs sur notre territoire, la part de l'hôtellerie et des hébergements payants recule (67,1% en 2013 contre 69,6% en 2007), les visiteurs optant plutôt pour l'hébergement chez la famille, les amis, ou l'échange d'appartements. Entre 2000 et 2015, l'offre très haut de gamme d'hôtels à Paris aura augmenté de 50%, passant de neuf établissements (Ritz, Crillon, George V, Meurice, Royal Monceau, Bristol, Plaza Athénée, Prince de Galles, Lutetia) à quinze (en ajoutant Park Hyatt, Fouquet's Barrière, Shangri-La, Mandarin Oriental, Peninsula et Cheval Blanc). L'arrivée des chaînes asiatiques (Raffles et Shangri-La en 2010 et Mandarin Oriental en 2011), oblige les acteurs traditionnels, comme le Plaza Athénée, le Ritz et le Crillon, à réagir et à mener des rénovations.
AOF