(AOF) - Enel progresse de 2,25% à 3,69 euros après la confirmation de la cession d'une partie de sa participation dans l'espagnol Endesa. La filiale à 92% de la société d'électricité italienne a en effet annoncé le placement de 21,9% de son capital sur le marché au prix de 13,5 euros, soit une décote de 5% par rapport à son cours actuel (+4,05% à 14,265 euros). Endesa va céder 167 millions d'actions à des investisseurs institutionnels et 34,8 millions d'actions au public. Le groupe compte ainsi lever 3,1 milliards d'euros exclusivement destinés au désendettement de sa maison mère.
En effet, Enel, premier groupe italien de services aux collectivités, est la société la plus endettée dans son secteur, révélait récemment Reuters avec une dette de 44,578 milliards d'euros à fin septembre. Le 11 novembre dernier, le groupe a relevé sa prévision d'endettement à fin décembre. Il table sur un chiffre situé entre 39 et 40 milliards, contre 37 milliards auparavant.
Enel a précisé que cette révision était notamment liée à une accélération des investissements dans les activités d'énergie renouvelables. Cette nouvelle prévision intégre les 3,1 milliards d'euros en passe d'être levés par Endesa mais pas de possibles cessions d'actifs en Roumanie et en Slovaquie.
Enel s'était emparé Endesa en 2008 pour devenir un acteur européen de premier plan. Mais la baisse des prix de l'énergie, le tassement de la demande et l'essor des énergies renouvelables ont incité le groupe à se tourner vers les marchés émergents et l'énergie verte pour assurer sa croissance.
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LE SECTEUR DE LA VALEUR
Services aux collectivités
Engagés dans un nouveau paysage énergétique, les énergéticiens mondiaux, surtout européens, doivent s'adapter face à l'érosion de la rentabilité de leur activité de production électrique, d'après le cabinet de conseil Bain & Company. Selon une étude, sur les cinq dernières années, dans certaines régions, les marges issues de la production d'électricité ont diminué de plus de moitié, ce qui rend non rentables de nombreuses centrales à charbon en Amérique du Nord et des centrales à cycle combiné gaz en Europe, conçues pour ne fonctionner que lors des périodes de pointe de la demande. Certains groupes doivent donc revoir leur portefeuille d'actifs et déterminer comment réduire les coûts.
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