La valeur du jour à Wall Street - Yahoo! enfin sorti de la bonace ?

(AOF) - Yahoo ! bondit de 5,87% à 82,54 dollars, soit l'une des plus fortes hausses de l'indice S&P 500, et revient sur ses plus hauts 2014 après avoir dévoilé des ventes trimestrielles en croissance pour la deuxième fois depuis le début de l'année. Marissa Mayer, à la tête du portail web depuis juillet 2012, serait-elle sur le point de gagner son pari de redynamiser l'ancienne icône des premiers temps de l'Internet ? Le chiffre d'affaires du troisième trimestre donne des raisons d'espérer puisqu'il a progressé de 1% à 1,148 milliard de dollars.
Hors coûts d'acquisition de trafic (recettes reversées aux partenaires publicitaires), les ventes ont également augmenté de 1% à 1,094 milliard de dollars, dépassant consensus Thomson Reuters de 1,045 milliard de dollars. Son chiffre d'affaires avait déjà progressé au premier trimestre de cette année.
Pour autant, son activité display (bannière publicitaire, vidéo...), un domaine qu'il a un temps dominé, a vu son chiffre d'affaires reculer de 6% à 396 millions de dollars en raison d'une chute de 24% du prix des publicités. Les recettes tirées des publicités associées aux recherches sur Internet ont a contrario progressé de 6% à 450 millions de dollars.
Yahoo! a pour la première fois précisé le montant des revenus générés par ses activités mobiles : plus de 200 millions de dollars au troisième trimestre, multiplié par plus de 2 sur un an. Le groupe s'attend à ce qu'ils dépassent les 700 millions en 2014.
Son bénéfice net a lui été dopé par la cession d'un peu plus de 7% du capital Alibaba, lors de l'introduction en Bourse du géant chinois du commerce en ligne en septembre. Cette transaction lui a rapporté 6,3 milliards, net d'impôts. Le bénéfice net a bondi à 6,77 milliards de dollars, soit 6,70 par action, à comparer avec 296,66 millions de dollars, soit 28 cents par action, un an plus tôt. Hors éléments exceptionnels, le bénéfice par action s'est élevé à 34 cents.
La directrice générale Marissa Mayer était à l'offensive durant la conférence téléphonique qui a suivi cette publication, répondant à ceux qui critiquaient sa stratégie de croissance externe, à l'image du fonds activiste américain Starboard.
Elle a souligné avoir redistribué 7,7 milliards de dollars aux actionnaires depuis son arrivée à la tête du groupe, rachetant ainsi 24% de ses titres à un prix moyen de 26,37 dollars. Marissa Mayer a ajouté qu'environ 3 milliards de dollars venant de la vente des actions Alibaba seront retournés aux actionnaires.
Marissa Mayer a rappelé qu'elle avait réalisé dans le même temps pour 1,6 milliard de dollars d'acquisitions. La directrice générale s'attend à ce que sa plus importante acquisition, la plate-forme de microblogging Tumblr, affiche des ventes supérieures à 100 millions de dollars l'année prochaine et un Ebitda positif.
(C.J)
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LE SECTEUR DE LA VALEUR
Internet - FAI et sites internet
Selon une récente étude de Médiamétrie, 5,4 millions de foyers français (soit 19,6% du total) n'ont pas encore accès à internet. Ce pourcentage est en forte diminution car il s'élevait à 39% il y a seulement cinq ans et à 65% il y a neuf ans. Selon l'étude, la fracture numérique est d'abord générationnelle : 55,4% des foyers non équipés d'internet ont un chef de famille de plus de 65 ans. Autre source de fracture, la localisation : 25,9% des foyers non-accédant à Internet sont situés dans des communes rurales et seuls 15,7% se trouvent en région parisienne. Enfin, des niveaux de revenus moins élevés que la moyenne expliquent également le non-accès à internet. Sur le plan boursier, les valeurs des sociétés internet européennes demeurent bien inférieures à celles des sociétés cotées américaines. Ainsi des spécialistes estiment que la capitalisation cumulée de quatre grands acteurs (Zalando, Rocket Internet, Asos et Criteo) ne représente que 2% de la capitalisation des quatre géants américains (Google, Facebook, Amazon et Ebay). Les volumes d'introductions en Bourse de sociétés Internet en Europe sont presque cinq fois inférieurs à ceux observés aux Etats-Unis en 2014. De plus, un certain nombre de grands acteurs français (comme Priceminister ou Meetic) ont été repris par des intervenants étrangers.

AOF