La valeur du jour en Europe - HOLCIM passe sous le consensus au deuxième trimestre

(AOF) - Holcim enregistre le plus net repli de l'indice SMI à Zurich ce mercredi et cède 5,08% à 72,8 francs suisses. Le cimentier helvète a publié avant l'ouverture de la Bourse des résultats trimestriels globalement en repli et inférieurs aux attentes du consensus. Sur les trois mois clos fin juin, son résultat net part du groupe a progressé de 5,9% en un an, à 406 millions de francs suisses là où les analystes interrogés par Bloomberg tablaient en moyenne sur 459,5 millions.
Le géant du secteur, censé fusionner au premier semestre 2015 avec son homologue français Lafarge, évoque un environnement économique toujours sous pression.
L'Ebitda opérationnel a, lui, abandonné 13,7% sur la période, à 1,01 milliard de francs. Enfin, les ventes trimestrielles d'Holcim ont diminué de 6,6% à 4,973 milliards de francs suisses. La croissance organique ressort cependant à +2,3%.
Les analystes soulignent le très important effet défavorable de change, qui a pesé à hauteur de 452 millions de francs suisses sur le chiffre d'affaires d'Holcim, ainsi que des coûts de 50 millions de francs pesant sur l'Ebitda, liés aux restructurations de l'activité et au projet de fusion avec Lafarge.
En termes de volumes, les ventes de ciment ont crû de 1,3% pour atteindre 37 millions de tonnes sur le trimestre. Les volumes d'asphalte ont bondi de 21% à 2,7 millions de tonnes. En revanche, les agrégats ont cédé 1,2% à 40,4 millions de tonnes, et le mélange pour béton prêt à l'emploi a dévissé de 5,4% à 9,9 millions de tonnes.
En termes géographiques, les ventes publiées ont baissé de 7,6% à 1,8 milliard de francs en Asie-Pacifique, de 16,8% à 742 millions de francs en Amérique latine, de 3% à 1,533 milliard de francs en Europe et de 4,2% à 231 millions de francs en Afrique et Proche-Orient. Elles ont en revanche grimpé de 2,2% en Amérique du Nord à 836 millions de francs grâce à la reprise du marché de la construction aux Etats-Unis.
Concernant ses perspectives, Holcim reste confiant vis-à-vis de la fusion avec Lafarge, qu'il juge en bonne voie. Il attend cependant une année encore inégale en 2014, notamment du fait du point bas du marché européen de la construction. Les ventes en volumes de ciment devraient pourtant croître dans toutes les régions sur l'exercice. Celle des agrégats, en baisse en Amérique latine, effaceront la croissance des autres zones.
La direction du groupe table toujours sur une croissance organique de son résultat opérationnel sur l'année.
Suite à cette publication, Lafarge perd 3,64% à 69,2 euros.
(E.B)
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Construction - Matériaux
Le SFIC anticipe une nouvelle baisse de la consommation de ciment en 2014 (de 2,5%). Les volumes atteindraient ainsi 18,7 millions de tonnes, un niveau historiquement bas depuis trente ans. Du côté des travaux publics (un tiers des débouchés des cimentiers), les financements sont fragilisés par la baisse des dotations et la remise en cause de l'écotaxe. Pour le bâtiment, le SFIC anticipe une nouvelle baisse de la consommation. A ce contexte peu favorable, s'ajoutent deux menaces selon le SFIC : les importations de clinker (un constituant du ciment artificiel) qui pourraient croître à court terme et le coût de l'électricité. Les industriels estiment que la suppression du plafonnement de la contribution au service public d'électricité (CSPE), et la hausse du prix régulé de l'électricité (dispositif ANREH) va dégrader les marges opérationnelles de la profession.

AOF