Les principaux indices américains terminent la semaine dans le vert... Wall Street est en effet bien orienté, soutenu en particulier par Alphabet, dont les comptes ont rassuré. Le S&P 500 est ferme, avec un gain de +1,02% à 5.099 points (+1,78% sur la semaine). Le Dow Jones est également bien orienté avec un gain de +0,4% à 38.239 pts. Le Nasdaq bondit de +2,03% à 15.927 pts (+3,08% en hebdomadaire).

La jauge très suivie de l'inflation 'core' du jour est certes ressortie un peu plus élevée qu'attendu en glissement annuel, mais elle ne surprend pas les opérateurs après plusieurs autres indicateurs montrant la résilience des prix élevés. D'après le rapport de ce vendredi, les revenus personnels des ménages américains pour le mois de mars 2024 se sont établis en augmentation de 0,5% en comparaison du mois antérieur, en ligne avec le consensus des économistes, après une hausse de 0,3% en février. Les dépenses personnelles de consommation ont progressé de 0,8%, contre 0,6% de consensus et 0,8% un mois avant. L'indice des prix 'core PCE' très suivi par la Fed s'est affiché en hausse de 0,3% d'un mois sur l'autre, conforme aux anticipations, et en progression de 2,8% sur un an contre 2,7% de consensus.

L'indice final du sentiment des consommateurs de l'Université du Michigan pour le mois d'avril 2024 est ressorti à 77,2, contre 77,9 de consensus et 77,9 également pour la lecture préliminaire. L'indice des anticipations d'inflation à un an s'est établi quant à lui à 3,2%, contre 3,1% de consensus de marché et 3,1% en lecture flash.

La croissance du PIB américain pour le 1er trimestre 2024 est ressortie sur un rythme de 1,6% en lecture avancée, première des trois estimations, selon un rapport dévoilé hier. Le consensus Bloomberg était de 2,3% de progression (2,2% pour FactSet), après une expansion de 3,4% sur le trimestre antérieur. Les dépenses personnelles de consommation ont quant à elles augmenté au rythme de 2,5% sur le trimestre (2,8% de consensus). L'indice préliminaire des prix a augmenté sur un rythme de 3,1% (2,7% de consensus).

Il n'y avait pas d'intervention de responsables de la Fed cette semaine, à l'approche de la réunion monétaire des 30 avril et 1er mai qui devrait se solder par un nouveau statu quo.

Sur le marché de l'or noir, le baril de brut WTI recule de -0,14% à 83,73$ (+1,95% sur la semaine).
Le dollar s'échange 0,9344 euro.
L'once d'or vaut 2.337$ (+0,33% en hebdomadaire). Le Bitcoin cède -0,76% à 59.917$.

Les valeurs

* Alphabet (+10,22% à 171,95$). Le géant de Mountain View est au plus haut de son histoire boursière. Le groupe californien a affiché au 1er trimestre clos fin mars des revenus hors coûts d'acquisition du trafic de 67,6 milliards de dollars, à comparer à un consensus de 66 Mds$ environ. Les revenus totaux du trimestre ont progressé de 15% à 80,5 Mds$ (78,8 Mds$ de consensus FactSet). Les profits ont flambé de 57% à 23,7 Mds$ (15 Mds$ un an avant). La marge opérationnelle a été de 32% (25% un an plus tôt). Le bénéfice net par action a été de 1,89$ (1,53$ de consensus). Le groupe a par ailleurs annoncé un dividende de 20 cents par action, son tout premier "coupon". Enfin, Alphabet prévoit des rachats d'actions supplémentaires pour 70 Mds$.
Les résultats de Google Cloud reflètent selon le management la solidité globale de l'industrie. Le groupe se dit enthousiaste concernant les bénéfices de l'IA pour ses clients cloud et voit une contribution accrue de ses solutions d'intelligence artificielle. Google a dépensé 12 Mds$ sur le trimestre en dépenses de capitaux, principalement pour l'infrastructure technique, soit les serveurs et centres de données. Ce niveau de capex devrait être similaire ou supérieur sur les prochains trimestres. Sundar Pichai, le patron d'Alphabet, s'est montré confiant concernant la gestion des coûts des outils d'IA générative et leur monétisation. Google Cloud a réalisé 9,6 Mds$ de revenus pour le trimestre et 900 M$ de profits, bien plus qu'attendu. YouTube a affiché 8,1 Mds$ de revenus, dépassant également les attentes. Google Search a généré plus de 46 Mds$ (40,3 Mds$ un an avant).
Pichai a insisté sur les investissements dans l'intelligence artificielle, notamment sur le grand modèle de langage et la suite de produits Gemini. "Notre ère Gemini est bien avancée et il y a une forte dynamique au sein de l'entreprise. Notre leadership en matière de recherche et d'infrastructure en IA, ainsi que notre empreinte mondiale en termes de produits, nous placent en bonne position pour la prochaine vague d'innovation en IA", s'est félicité le CEO.

* Colgate-Palmolive (+1,93% à 91,01$). Le géant américain des produits d'hygiène a dévoilé pour son 1er trimestre fiscal des ventes en croissance de 6,2% en données consolidées et de 9,8% en organique, à 5,06 Mds$, pour un bénéfice ajusté par action de 86 cents en augmentation de 18% et un bpa dilué en vive hausse de 84%. Le consensus était de 76 cents de bénéfice ajusté par action pour 4,63 Mds$ de revenus. Le leadership de Colgate dans le domaine du dentifrice s'est maintenu avec une part de marché mondiale de 41,3% depuis le début de l'année. Son leadership dans les brosses à dents manuelles s'est confirmé avec une part de marché mondiale de 31,7%.
Sur l'exercice 2024 dans son ensemble, le groupe anticipe désormais des ventes consolidées en croissance de 2 à 5%, soit une révision en hausse d'un point de pourcentage de la guidance antérieure. La croissance organique est attendue maintenant entre 5 et 7%, alors que le groupe envisageait auparavant une progression dans la fourchette d'objectifs de long terme allant de 3 à 5%. La marge brute ajustée est anticipée en expansion. Le bénéfice ajusté annuel par action est enfin attendu en augmentation à un chiffre moyen ou élevé.

* Microsoft (+1,82% à 406,32$). Le groupe est également sur des sommets. La capitalisation boursière du géant software a dépassé la barre des 3.000 Mds$, à un vertigineux chiffre de 3.019 Mds$. Le groupe a affiché au 3e trimestre fiscal des résultats supérieurs aux attentes, avec la solidité des activités cloud. Satya Nadella, CEO du groupe, a souligné la "nouvelle ère" de transformation IA orchestrée par les produits Copilot. Les services IA de Microsoft ont contribué selon le groupe à 7 points de pourcentage de croissance pour Azure et les services cloud, ce qui représente une nette accélération en comparaison du premier semestre fiscal. Le groupe a affiché sur le trimestre clos un bénéfice par action de 2,94$ (2,83$ de consensus). Les revenus ont été de 61,9 Mds$ (+17%) contre 60,9 Mds$ de consensus de place.
Les revenus 'commercial cloud' ont dépassé les 35 Mds$ (+23%) contre 33,9 milliards de consensus. Le segment Productivity & Business Processes a généré 19,6 Mds$ de chiffre d'affaires, légèrement au-dessus des attentes, alors que le segment Intelligent Cloud a réalisé 26,7 Mds$ de ventes (consensus 26,2 Mds$) et le segment More Personal Computing 15,6 Mds$ (consensus 15,1 Mds$). Ce tout dernier segment a été soutenu par la croissance des contenus et services Xbox avec l'acquisition d'Activision Blizzard. Les revenus d'Azure ont augmenté de 31% sur le trimestre, contre 29% de consensus et 30% sur le trimestre précédent, avec 7% de contribution de l'IA contre 6% un trimestre avant. Sur le trimestre entamé, celui qui se termine en juin, le groupe envisage pour Azure une croissance de 30 à 31% contre 29% de consensus.
"Vous constatez une croissance vraiment saine pour Azure, dans les services non-IA et IA, ce qui est important", a déclaré Amy Hood, directrice financière du groupe. "Même si l'opportunité de monétisation à long terme de l'IA n'en est encore qu'à ses débuts, nous sommes satisfaits de notre situation". Nadella a déclaré pour sa part qu'Azure avait pris des parts de marché à ses concurrents. Plus de 65% des entreprises du Fortune 500 utiliseraient Azure OpenAI, le service cloud qui permet aux clients d'accéder à la dernière technologie d'OpenAI, startup à l'origine de ChatGPT.

* Chevron (+0,37% à 165,89$). Le groupe pétrolier américain a publié pour son 1er trimestre un bénéfice net de 5,5 Mds$, 2,97$ par titre, ainsi qu'un bpa ajusté de 2,93$. Le groupe californien de San Ramon dépasse ainsi le consensus de bénéfice sur le trimestre clos. Les revenus s'établissent à 48,7 Mds$ pour le trimestre clos, inférieurs aux anticipations de marché. La production mondiale ressort 12% plus élevée que l'année précédente. Le groupe a restitué 6 Mds$ de cash aux actionnaires durant le trimestre par dividendes et rachats de titres, son 8e trimestre sur la barre des 5 Mds$. Pour le 1er trimestre 2023, le groupe avait affiché 6,6 Mds$ de bénéfices, 3,46$ par titre sur une base diluée, alors que le bpa ajusté était logé à 3,55$.

* Snap (+0,14% à 270,54$). La maison-mère de Snapchat a affiché au 1er trimestre fiscal un bénéfice ajusté par action de 3 cents, alors que les analystes anticipaient en moyenne une perte de 5 cents par titre. L'Ebitda ajusté a atteint 46 M$, contre 1 million de dollars à peine un an auparavant et -67 M$ de consensus. Les revenus se sont établis à 1,19 Md$ (+21%), contre 1,12 milliard de consensus. La perte nette s'est réduite de 7% à 305 M$. Pour le trimestre suivant, clos en juin, le groupe envisage des revenus en augmentation de 18% à 1,26 Md$ (1,21 Md$ de consensus).
Le directeur général Evan Spiegel semble donc redresser le groupe avec un certain succès, après avoir réduit les effectifs et les coûts. Les petites et moyennes entreprises sont de plus en plus nombreuses à annoncer sur la plateforme (+85%). Les utilisateurs ont passé deux fois plus de temps à utiliser Spotlight, un outil vidéo comparable à TikTok. Snapchat+, l'offre sur abonnement du groupe, a affiché plus de 9 millions d'utilisateurs sur le trimestre, le triple de l'an dernier. Enfin, Snapchat a enregistré 422 millions d'utilisateurs actifs quotidiens sur le trimestre clos fin mars, soit une progression de 10% sur un an. Le groupe envisage d'atteindre les 431 millions d'utilisateurs sur le trimestre entamé.

* Intel (-9,2% à 31,88$). Le géant américain des microprocesseurs a livré des prévisions inférieures aux attentes. Pour son 2e trimestre, le groupe prévoit des revenus de 13 Mds$ environ (13,6 Mds$ de consensus). Le bénéfice par action est attendu à 10 cents hors éléments (24 cents de consensus). Ainsi, les plans de redressement du directeur général Pat Gelsinger semblent prendre un peu plus de temps qu'attendu. Quoi qu'il en soit, le groupe californien de Santa Clara n'a pas démérité sur le trimestre clos, dégageant un bénéfice ajusté par action de 18 cents (13 cents de consensus), pour des revenus en ligne avec les attentes à 12,7 Mds$.
Intel Foundry a affiché sur le trimestre écoulé des revenus de 4,4 Mds$ pour une perte opérationnelle de 2,5 Mds$. Les ventes de puces PC ont été de 7,5 Mds$, légèrement supérieures aux attentes de marché pour le trimestre écoulé. La division dédiée aux centres de données et à l'IA a affiché des ventes de 3 Mds$ environ, conformes aux anticipations d'analystes. La marge brute trimestrielle a été de 45,1% sur le 1er trimestre. Elle est attendue à 43,5% pour le trimestre entamé. Le groupe reste donc loin de ses niveaux historiques de rentabilité. Pour son deuxième semestre, le groupe mise sur la nouvelle version de sa puce Gaudi, concurrente des accélérateurs IA de Nvidia.

* AbbVie (-4,58% à 159,62$). Le groupe pharmaceutique américain a relevé ses estimations annuelles de profits, avec les solides ventes du traitement du cancer Imbruvica et de celui d'immunologie, Skyrizi. Le laboratoire envisage désormais pour l'exercice un bénéfice ajusté par action allant de 11,13 à 11,33$, contre une fourchette antérieure logée entre 10,97 et 11,17$. Le consensus de place sur la période était de 11,1$. Pour le trimestre clos, AbbVie a dégagé un bénéfice ajusté par action de 2,31$ à comparer à un consensus de 2,23$. Les revenus ont été de 12,31 Mds$ (11,9 Mds$ de consensus). Skyrizi a dépassé les 2 Mds$ de recettes et battu ainsi le consensus. Humira a engrangé 2,27 Mds$, mais cela représente une baisse de plus d'un tiers en glissement annuel. Imbruvica a généré 838 M$ de chiffre d'affaires, bien plus que ne le prévoyaient les analystes.

* ExxonMobil (-2,78% à 117,96$). Le colosse pétrolier américain a publié pour son 1er trimestre fiscal un bénéfice de 8,2 Mds$ et un cash flow des activités opérationnelles de 14,7 Mds$. Le free cash flow a été de 10,1 Mds$. Le bénéfice net GAAP était de 7,6 Mds$ un trimestre plus tôt et de 11,4 Mds$ un an avant, à la même période. Le bénéfice dilué par action a été de 2,06$ sur la période close contre 2,2$ de consensus. Les dépenses de capitaux et exploration ont été de 5,8 Mds$ pour le trimestre, en ligne avec la guidance du groupe allant de 23 à 25 Mds$ sur l'année. Le groupe souligne la réalisation de 10,1 Mds$ d'économies cumulées sur les coûts structurels par rapport à 2019, dont 0,4 Md$ supplémentaires au cours du trimestre. ExxonMobil prévoit de réaliser des économies cumulées totalisant 15 Mds$ d'ici la fin 2027. Le groupe a déclaré un dividende trimestriel de 95 cents.

* Roper Technologies (-2,52% à 526,78$). Le groupe diversifié américain, actif notamment dans les logiciels industriels, a publié pour le 1er trimestre fiscal des revenus de 1,68 Md$ en progression de 14% en glissement annuel, avec une expansion organique de 8%. Le bénéfice net a grimpé de +34% à 382 M$. L'Ebitda ajusté a augmenté de +16% à 676 M$. Le bénéfice ajusté par action a été de 4,41$, en hausse de +13%. Le consensus était de 4,34$ de bpa ajusté trimestriel pour 1,65 Md$ de revenus. La guidance de bénéfice ajusté annuel par action est relevée entre 18,05$ et 18,25$.

* HCA Healthcare (-2,37% à 306,69$). Le géant de l'hospitalisation privée a annoncé pour son 1er trimestre clos fin mars des revenus totalisant 17,3 Mds$, pour un bénéfice net part du groupe de 1,59 Md$ soit 5,93$ par action. L'Ebitda ajusté a été de 3,35 Mds$. Le cash flow des activités opérationnelles a totalisé 2,47 Mds$. Le bénéfice ajusté par action a représenté 5,36$. Le groupe dépasse les attentes du consensus, qui se situaient à 16,8 Mds$ de revenus et 5,01$ de bénéfice ajusté par action. HCA table sur un bénéfice annuel par action allant de 19,7 à 21,2$, réaffirmant sa guidance fournie au mois de janvier en marge de la précédente publication trimestrielle.

* Centene (-2,22% à 74$). Le groupe américain d'assurance santé table désormais sur un bénéfice annuel par action de plus de 6,80$, contre une guidance antérieure de plus de 6,70$ et un consensus de 6,78$. Sur le 1er trimestre fiscal, le groupe a dégagé un bénéfice ajusté par action de 2,26$, au-dessus du consensus qui était de 2,1$ environ. Centene a relevé ses prévisions de revenus de primes et de services pour l'ensemble de l'année entre 135,5 et 138,5 Mds$, contre 134,5 milliards à 137,5 Mds$ auparavant.

* T-Mobile US (-0,05% à 163,96$). L'opérateur télécom américain a publié pour son 1er trimestre des revenus totalisant 19,6 Mds$ (19,8 Mds$ de consensus). Le bénéfice par action a en revanche dépassé les attentes de marché, à 2$ contre 1,87$ de consensus. Le groupe a par ailleurs relevé ses prévisions concernant les additions de nouveaux abonnés mensuels. L'opérateur a récupéré 532.000 abonnés mensuels payants au 1er trimestre, une performance notable dans le secteur, alors que le consensus FactSet était de 477.500 ajouts. Le groupe profite de son positionnement en matière de prix, qui trouve donc un notable écho auprès des clients. T-Mobile a enregistré son taux de désabonnement le plus bas au 1er trimestre.